DANSEUSE
Premiers pas et entrechats

A l’image de sa cousine Cécile, Rym aimerait bien pouvoir pratiquer la danse. Mais le destin en a décidé autrement car ses parents, qui se doivent de travailler sans relâche pour soigner la myopathie de sa petite sœur Sofia, ne peuvent lui payer les cours. Le plus rageant, c’est que sa tante Myriam est la directrice de l’école de danse et qu’elle ne fait aucun effort pour lui permettre d’assouvir son envie. Malgré cette disparité qu’elle vit avec philosophie, Rym pratique la danse orientale grâce à Tania, la garde-malade de Sofia, et de fait, grâce à ses gesticulations chorégraphiques, donne du baume au cœur à cette dernière. Le jour où elle va aider sa mère à préparer les soldes dans le magasin où elle travaille, Rym fait une halte dans une boutique spécialisée en danse. Elle y découvre un prospectus qui annonce un concours prochain de poème qui permettrait au lauréat de bénéficier d’une année gratuite de cours de danse. Ne serait-ce pas l’occasion idéale pour exaucer son souhait le plus cher ?

Par phibes, le 21 février 2010

Notre avis sur DANSEUSE #1 – Premiers pas et entrechats

La collection Strawberry de chez Soleil compte en son escarcelle une série de plus grâce à ce nouvel opus dédié à la danse classique. C’est Audrey Alwett, sémillante directrice de ladite collection qui se colle au scénario, fortement motivée par ses productions antérieures qui ont connu un certain succès (Sinbad, Sweety Sorcellery, Princesse Sara). Elle s’associe à la dessinatrice Eleonara Bietolini, nouvellement venue dans le monde du 9ème art côté français.

C’est donc à petits pas cadencés que nous croisons Rym, touchant petit personnage qui va, du haut de son adolescence, arpenter la saga. Cette dernière, aux aspirations conformes à celles des jeunes d’aujourd’hui, a une envie qu’on lui concèderait bien (elle en a les prédispositions), la pratique de la danse. Malheureusement pour elle, cette activité n’est pas une priorité pour sa famille au regard de la maladie de sa sœur Sofia.

Considérant le contexte délicat que la scénariste met en place, les sentiments les plus divers fusent. L’envie, la désillusion, l’abnégation, l’injustice, l’espoir, la jalousie, le don de soi… sont autant d’émotions ressenties dans cette histoire sociale qui lui donnent un attrait fortement appréciable. Pour sûr, ceux-ci en attiseront d’autres (l’amitié, l’amour…), et apporteront une consistance encore plus attendrissante loin de la mièvrerie de bas étage.

Bien qu’on sente venir le déroulement de l’histoire, on pourra se plaire à suivre l’antagonisme des deux cousines (Rym et Cécile) au travers d’un jeu sans concession. Subtilement mené, il se révèle dans une radicalité enfantine, certes sans violence mais proche d’une certaine réalité. Bien sûr, Audrey Alwett a voulu une héroïne forte et sans acrimonie. Lui imposant quelques saccades dans sa destinée, elle lui donne toutefois l’occasion de faire un pied de nez à celle-ci en lui exauçant, pour notre plus grand plaisir, certains vœux.

Cette ambiance typiquement jeune est restituée par le trait plein de fraîcheur d’Eleonara Bietolini. Appuyé par une colorisation bien flashie, le geste assuré de cette dessinatrice est charmeur et incontestablement débordant de grâce et de générosité. Ses personnages (de tout âge) sont bien expressifs dans les sentiments qu’ils partagent et dans leurs réflexions internes. Le travail sur les pleines pages comme sur les vignettes est superbement restitué au travers d’une recherche bien poussée dans les décors et un découpage général osé et utilisé à bon escient.

Allez, les filles, voilà un album au format presque de poche qui devrait vous mettre du baume au cœur. On parle de danse, de rivalité, d’amitié et d’amour, donc plein de bonnes choses craquantes, le tout dans une humeur et un humour empli de circonspection !

 

Par Phibes, le 21 février 2010

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