Dans l’abîme du temps

Lorsque Nathaniel Wingate Peaslee, professeur à l’université Miskatonic d’Arkham, s’écroule dans sa classe le 14 mai 1908, son médecin pense à une dépression nerveuse suivie d’un état de stupeur. Durand cinq années, son amnésie et ce que tous s’accordent à prendre pour un dédoublement de personnalité l’isolent de tout son entourage.
Le 27 février 1913, Nathaniel revient brutalement à sa réalité, finissant la phrase entamée 5 ans plus tôt dans sa classe. Ce qui s’est réellement passé durant ces années où son esprit était absent ne relève pas de ce que l’on peut dire à son médecin sans risquer de finir interné, et pourtant …

Par olivier, le 1 juillet 2013

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Notre avis sur Dans l’abîme du temps

Le récit qu’il fera dans une lettre journal à son fils révèle qu’il fut habité durant ces 5 années par une entité parasite alors que son propre esprit était transporté dans une cité cyclopéenne, dans un passé très très lointain où vit la race des grands anciens Yith. Cette race de grands voyageurs temporels assoiffée de culture et de connaissance vampirise toute forme de vie à travers les âges afin de pouvoir absorber toute les connaissances des civilisations.
Très fortement perturbé, troublé par une perception du temps et des événements à venir dont il se souvient déjà des conséquences le professeur reprendra doucement le cours de son existence. Peaslee commence ses recherches sur la mystérieuse affliction dont il souffre et s’aperçoit qu’il n’est pas le seul décrire les mêmes symptômes. Il publie une série d’articles couvrant tout le sujet et un jour se trouve contacté par un chercheur qui a découvert au beau milieu du désert australien un champ d’étranges blocs de pierre taillées.

Illustrer les nouvelles de Lovecraft est un exercice des plus difficiles et des plus périlleux, comment réussir à illustrer l’indicible horreur, celle qui emporte l’esprit par sa puissance et sa dimension hors de portée de l’esprit et de la raison, comment rendre par le dessin l’univers, la formidable puissance évocatrice des mots et du style de Lovecraft ?
Il faut avoir lu et relu cent fois les nouvelles, être totalement imprégné de l’univers lovecraftien pour en faire ressortir l’essentiel. Sous le style ligne claire Il y a une profonde recherche graphique qui va exprimer dans cette adaptation l’hallucinante vision architecturale de la colossale cité et l’absolue majesté, la terrible et titanesque grandeur des Yithiens. Si Lovecraft multiplie les descriptions détaillée des visions du professeur Peaslee, leur traduction en image reste propre à chaque lecteur chez qui le style de l’auteur déclenche l’émotion. L’interprétation que propose Ian Culbard est à la fois la plus fidèle et la plus abordable par la plus grande majorité des lecteurs, à condition qu’il se laisse emporter, entrainer dans les images, imprégner par l’ambiance, alors toute une palette d’émotions viendra titiller son intellect.

Après Les Montagnes hallucinées et l’affaire Charles Dexter Ward également parues chez Akiléos, Dans l’abime du temps est la troisième adaptation des nouvelles de Lovecraft de Ian Culbard qui parvient une nouvelle fois à nous donner envie de replonger dans l’univers du créateur de Cthulhu, Nyarlathotep, Azathoth ou Shub-Niggurath.

Par Olivier, le 1 juillet 2013

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