D'ARTAGNAN !
Le sérénissime

Pour avoir tenter de venir en aide à un émissaire du Doge de Venise, le mousquetaire D’Artagnan entraîne, au nom du Roy de France, ses trois compagnons en la cité lacustre. En effet, afin de préserver les relations entre les deux pays, ces derniers vont devoir tenter de déjouer un complot diffamatoire fomenté par Renier Zen, un membre du Conseil des Dix, contre le Doge Giovanni Cornaro. Mais pour cela, ils vont tout d’abord s’occuper de celui qui sème la terreur dans les quartiers chauds vénitiens et qui se fait appeler "Il Sventratore". Qui peut bien se cacher derrière ce terrible sobriquet qui menace la crédibilité du Doge lui-même et dont les faits sanglants servent les desseins de l’instigateur Zen ?
 

Par phibes, le 18 août 2009

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Notre avis sur D’ARTAGNAN ! #2 – Le sérénissime

Les personnages chers à Alexandre Dumas reprennent du service grâce à la verve scénaristique d’Eric Adam qui n’hésite pas, pour la deuxième fois, à leur faire traverser de nouvelles péripéties extraterritoriales. En effet, après leurs premiers périples gréco-turcs, nous les retrouvons arpentant la terre vénitienne pour défendre la cause du Doge lui-même.

A ce titre, l’auteur nous lance dans deux affaires parallèles aux liens obscurs, celles d’un mystérieux assassin d’un côté et d’un conspirateur de l’autre. Transformant ses quatre missionnaires royaux en fins limiers, Eric Adam ("Les carrés", "Sherlock", "Nil"…) se fait fort de s’inspirer de l’Histoire vénitienne du 17ème, en évoquant Renier Zen, personnage qui menaça effectivement la stabilité de la Cité des Doges. Par ailleurs, afin de donner plus de poids à son récit, il l’agrémente d’un bon suspense porté par un personnage masqué énigmatique, aux pratiques conformes à celles de Jack l’éventreur.

Tout en flirtant avec l’esprit "Dumasien", l’aventure mêle simplement et habilement des intrigues légères sans prétention, saupoudrées d’humour, de dialogues directs et aux aboutissements certes un peu convenus. Considérant les nombreuses péripéties, on passe un agréable moment de lecture dans lesquelles les quatre mousquetaires vont au contact de plusieurs personnalités intrigants pour certains et aux rôles à découvrir inévitablement au fil des péripéties. Il va de soi que les épées sortent souvent de leurs fourreaux et permettent d’assister à des échanges énergiques, bien animés surtout dans la deuxième partie, non négligeables pour ce type d’aventures.

Le trait d’Hugues Micol ("Les contes du Septième souffle", "Les Parques"…) se révèle sous une forme sympathiquement sombre, à mi-chemin entre dessin naïf et réalisme. Ne plaignant certainement pas la quête de détail, il nous imprègne des ambiances vénitiennes d’antan avec goût et fraîcheur agréables. Son style a réellement du charme grâce à la vivacité picturale que l’on devine.

"Le sérénissime" est une aventure de cape et d’épée audacieuse qui vient rejoindre sans complexe les autres productions du même genre (de Junker, de Morvan et Dufranne…) que l’on réservera à tous les amoureux de ces personnages nobles et téméraires.
 

Par Phibes, le 18 août 2009

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