CYCLE D'INARI (LE)
L'âme et la matière

 
Winston est en France lorsqu’une terrible douleur le prend à la jambe. Les nombreux professionnels de la médecine qu’il consultera n’y pourront rien, et c’est donc amoindri et très contrarié qu’il va s’envoler pour le Japon où il doit se fiancer avec Natsuki, une fille qu’il a connue là-bas quand il y a habité pendant un an.

En plus de ses angoisses dues au mal mystérieux qui lui touche les jambes, Winston combat le doute. Il a couché quelques fois avec une fille juste avant d’aller rejoindre sa promise et cette aventure le fait appréhender l’engagement vers lequel il part. Sans compter les incertitudes quant au travail qu’il va lui falloir chercher et décrocher, là-bas, au pays des mangas…
 

Par sylvestre, le 13 décembre 2016

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Notre avis sur CYCLE D’INARI (LE) #1 – L’âme et la matière

 
Winston est un heune homme qui se cherche. Il a pourtant avancé, dans la vie : même s’il n’est encore qu’un petit dessinateur, il fait son chemin et d’aucuns lui reconnaissent un certain talent. Il parle le japonais et peut mettre cet atout à profit. Enfin, il est attendu par une fille qui l’aime et pourrait donc rêver à une vie pleine de bonheur… Et pourtant, il y a un truc qui cloche…

Vous connaissez la pyramide de Maslow ? Celle qui nous dit qu’on ne peut pas avancer dans l’épanouissement sans avoir auparavant passé quelques étapes et sans s’être auparavant affranchi de certaines contraintes ? La première strate de cette pyramide, c’est le besoin physiologique. Exemple ? On ne peut pas être concentré sur son travail si on a une grosse envie de faire pipi ; mais dès que le pipi est fait, on peut "avancer", se remettre au travail et être plus efficace car on est libéré d’une contrainte. Dans le cas de Winston, la contrainte, c’est cette douleur aux jambes. Sauf qu’il ne sait pas comment la faire passer. Alors il a beau avoir des projets qui lui tendent les bras, des possibilités qui s’offrent à lui, tant qu’il sera handicapé par ses jambes, il ne pourra pas regarder l’avenir sereinement. Ainsi, Winston est freiné sur tous les tableaux, se met à douter, se demande s’il fait les bons choix, etc, etc… Il se laisse embarquer plutôt qu’il ne mène sa barque.

Cela dit, il arrive quand même à prendre des décisions. Et pas des moindres ! Mais sans vraiment savoir si les choix qu’il fait sont les plus judicieux. Enfin, lorsqu’arrive le "trop-plein" de mal-être, de douleurs, de doutes et de désespoir, il pousse une porte qu’il n’aurait jamais pensé devoir pousser un jour : celle qui le mènera à ce qu’il aurait appelé plus tôt du "charlatanisme" et qu’il envisage désormais comme une alternative qu’après tout il aurait tort de ne pas essayer, une solution rimant avec hypnose, inconscient, capacités psychiques et consorts…

La quête de Winston est agréable à lire mais l’objectif est encore assez flou. Ce récit est autobiographique et on ne peut donc pas critiquer l’enchaînement des situations, mais dans ce tome 1, "ça part un peu dans tous les sens" : qu’est-ce qui est important et qu’est-ce qui ne l’est pas vraiment ? Quel poids aura telle chose et quel poids aura tel autre ? La parenthèse japonaise est-elle fermée pour de bon ou ne perd-on rien pour attendre ? Cette bande dessinée parle-t-elle du quotidien d’un jeune dessinateur, parle-t-elle d’amour ou parle-t-elle de psychologie ? On ne voit encore pas trop quoi l’emportera, mais c’est bien cet entremêlement de choses et de sentiments qui font un tout. Ou rien n’est plus important qu’autre chose, mais où tout a sa petite importance à un moment. La vie, quoi : une succession de joies, de peines, de victoires, de doutes et d’espoirs. Une succession de cycles…

En attendant de savoir ce que nous réserve la suite…
 

Par Sylvestre, le 13 décembre 2016

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