La Curée

13 janvier 1852. Le lendemain du coup d’état qui a vu Louis-Napoleon Bonaparte s’emparer du pouvoir, Aristide Rougon arrive à Paris avec sa femme, Angèle et son fils Maxime. Il sait qu’il va pouvoir faire fortune à Paris, il veut profiter de l’or qui coule dans les veines de la capitale, plongée dans les travaux haussmanniens. Lui, l’ancien républicain, il doit se mettre dans le moule de ce nouvel empire en gravissant l’échelle sociale. Pour cela, il faut tricher, mentir, escroquer et surtout manipuler les autres, même ses proches. D’ailleurs, il change de nom et devient Aristide Saccard.
Alors qu’il travaille dur et que ses plans se mettent en place, Angèle est gravement malade, et même sur le pont de mourir, Aristide, grâce à l’aide de sa soeur Sidonie, a déjà repéré une jeune fille à marier, nommée Renée. Elle a connu une bien triste histoire et l’homme qui l’a "perdu" ne peut pas se marier avec elle, puisqu’il a déjà une femme. Renée est un très bon parti financier aussi.
Maintenant qu’il est veuf, Aristide épouse la jeune fille et continue de poursuivre son plan pour s’enrichir. Tandis que Renée, femme magnifique, trompe son ennui en dilapidant peu à peu sa fortune.  Huit ans plus tard, Renée se rend compte qu’elle est amoureuse de Maxime, son beau-fils, devenu un beau jeune homme.

Par berthold, le 6 avril 2019

Notre avis sur La Curée

La Curée est un roman d’emile Zola, paru en 1872, du cycle des Rougon-Macquart.
En bandes dessinées, on a déjà eu quelques adaptations des œuvres de Zola, comme La Bête Humaine, récemment par Dobbs au scénario.

Aujourd’hui, Les Arènes proposent La Curée par les créateurs de la série Exilium (Glénat) : Cédric Simon et Eric Stalner.
Forcément, il y a quelques changements par rapport au roman, mais cela fonctionne bien ainsi, le récit en garde toute la saveur, sa force et une superbe description de cette époque, où la finance régnait sur Paris. De plus, Simon et Stalner dynamisent l’intrigue en gardant l’esprit feuilleton.
Avec Aristide Saccard, nous avons là le portrait d’un beau salaud. Cela se voit lors de la mort de sa première femme, quand il a peur qu’elle reprenne le dessus sur la maladie, alors qu’il a déjà prévu d’épouser une jeune fille, superbe, qui n’a pas trop le choix. Nous nous rendons compte qu’Aristide agit vraiment pour s’enrichir et être au sommet. Nous nous rendrons compte qu’il arrive même à escroquer sa seconde femme. Cette dernière, pour tromper son ennui, dilapide son argent, mais le drame s’isntalle quand elle se rend compte qu’elle est amoureuse de son beau-fils, Maxime, alors que ce dernier est censé épouser une autre jeune fille.
Simon et Stalner font un beau tableau du Second Empire, où l’argent est mis au service du vice et de la débauche. Ils proposent un excellent thriller passionnant, doté d’un bon suspense. Les personnages principaux sont très bien décrits, les émotions passent à la perfection.

Ces sensations sont aussi du au talent du dessinateur et coloriste, Eric Stalner. Si vous connaissez ces albums, vous savez qu’il maitrise le crayon et les pinceaux. Sur la curée, il montre une nouvelle facette de son art. Sa reproduction du Paris du Second empire, est magnifique, authentique, réaliste. Le choix des couleurs est judicieux, il utilise les teintes adéquates pour les diverses ambiances, il nous émeut dans les dernières pages.

Cette adaptation est un réussite. On espère même qu’ils proposent de la saga des Rougon-Macquart, tant ils ont su rendre vie à Aristide Rougon/Saccard.
Un récit qui reste toujours d’actualité.

 

Par BERTHOLD, le 6 avril 2019

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