L'Asie en 100 recettes incroyables mais vraies

L’art de la table et de la restauration se veut d’une variété incommensurable et de fait, peut parfois se révéler déconcertant. Suite à une discussion à bâtons rompus avec l’un de ses amis chinois, Philippe Casazza s’en est quelque peut ému et s’est donc mis, en gourmet curieux, en campagne pour découvrir et tester les coutumes alimentaires parfois étranges et certainement exotiques de nos voisins asiatiques. Le produit de ses effusions gustatives se trouve là, au travers des 100 recettes qu’il a bien voulues glaner au plus profond des échoppes chinoises, thaïlandaises, indonésiennes…, recettes qui peuvent se révéler abominablement indigestes pour les estomacs délicats comme suavement appétissantes pour les adeptes de sensations fortes.

 

Par phibes, le 6 janvier 2012

Notre avis sur L’Asie en 100 recettes incroyables mais vraies

L’ouvrage concerné l’affiche clairement. Les 100 recettes exotiques qu’il renferme sont assurément incroyables mais relèvent de la pure réalité. Et pour cause ! Philippe Casazza, journaliste à Gault Millau Magazine, les a plus ou moins approchées voire goûtées et de fait, nous en relate la consistance particulière, les saveurs méconnues par tous ceux qui n’ont pas eu le privilège de partager sa gourmandise.

Répondant à l’appel, il est vrai, peu appétissant et caricatural, du premier de couverture (A table !) de cet opus, le lecteur sera certainement surpris par la prose charmeuse de son auteur. Narrant dans une délicatesse verbale agréable, mêlée de curiosité et d’excitation, son voyage aux pays des mets peu délectables, agrémentant ses expériences des "fameuses" recettes recueillies çà et là, le journaliste se fait l’évocation d’une culture culinaire que les palets les plus fins fuiront à grandes enjambées. Le côté abominable annoncé prend alors toute sa dimension, de par les descriptions affinées, de par la teneur imagée des termes, éveillant intempestivement quelques envies de régurgitations.

Afin de bien enfoncer le clou par rapport à la sensation voulue d’écoeurement, la prose culinaire se voit accompagnée par l’illustration incisive et provocante, facilement reconnaissable, de Vuillemin. Il va de soi que ce choix n’est pas neutre et permet ainsi de conforter le côté dégoûtant suscité par le voyage de Philippe Casazza. Dans ce contexte, le dessinateur excelle et parvient grâce à ses vignettes dotées d’un humour caustique à faire rire gras et parfois à soulever le cœur.

Un ouvrage des éditions Desinge & Hugo & Cie, culinairement relevé, exotique et certainement peu correct, à réserver aux âmes peu sensibles qui cherchent le dépaysement alimentaire.

 

Par Phibes, le 6 janvier 2012

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