Cromalin et Cromignonne

 
Cinq histoires muettes en ombres chinoises composent ce nouvel album de Vincent Wagner. Toutes se déroulent dans le passé, au temps de la préhistoire, sauf la dernière, qui nous fait faire un bond dans le temps et se fait contemporaine, sinon futuriste. Une seule ne met pas en scène d’enfant : une des deux plus courtes. Étrange au premier abord par sa différence avec celle à laquelle elle succède, un peu "ovni" sur les bords (!!!), elle gagnera tout son sens un peu plus tard…
 

Par sylvestre, le 10 novembre 2015

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Notre avis sur Cromalin et Cromignonne

 
Après avoir découvert Sorcières et magiciens puis Le pont des pirates, on n’est pas étonné de retrouver dans cette BD la formule chère à son auteur Vincent Wagner : histoires muettes et silhouettes. En allant vers ce troisième opus de la série, la question est donc de savoir ce qu’aura encore pu inventer l’artiste.

Le titre Cromalin et Cromignonne donne deux indications : il nous renseigne sur le fait que les enfants sont à l’honneur dans cette bande dessinée, et il nous précise la période à laquelle on est invités : la préhistoire (Cromagnon). Il n’est par contre le titre d’aucune des cinq histoires courtes.

La première est la plus longue de toutes, elle compte 17 planches. Elle met en scène un enfant qui, sous la pluie, doit sans cesse se résigner à laisser l’abri qu’il s’est conçu à un adulte jaloux et violent.

La seconde est une des deux plus courtes, elle s’étire sur 2 pages seulement. Son sujet est bien différent de celui de la précédente, ce qui laisserait presque le lecteur dubitatif quant à l’homogénéité du propos global de l’album.

Le troisième récit, long de 11 pages, date de 2007. Il a déjà fait l’objet d’une précédente édition dans l’album du même nom paru aux éditions Bayard Jeunesse. Sa résurgence irait dans le sens de l’hétérogénéité du propos dont je fais cas plus haut si son contexte ne nous ramenait pas clairement à la préhistoire, comme dans le premier récit (et comme dans le second aussi, à bien y regarder).

La quatrième est l’autre histoire de 2 pages. Elle se distingue des autres par le fait qu’y sont utilisées des bulles mais elle ne déroge pas pour autant à la règle du muet puisqu’en lieu et place de textes, ce sont des dessins qui habitent ces bulles ! Sympa !

La dernière histoire (14 pages)  nous projette dans le présent, voire euh… (mais euh, chut !) Achèverait-elle de faire de cet album un recueil d’histoires décidément indépendantes ? Non, et bien au contraire, c’est elle qui relie toutes celles précédemment découvertes, et de belle manière : graphiquement, et contextuellement ! Tout prend alors un sens choral, et même l’une ou l’autre des petites incompréhensions qu’on a éventuellement pu avoir pendant la lecture (Est-on toujours sûr à 100% d’avoir bien interprété ces mimes muets ? Pourquoi le guide accueille-t-il ainsi ses visiteurs ?) cèdent la place à une clarification des faits et rendent l’idée géniale.

La conclusion est simple. C’est que comme les précédents albums, ce Cromalin et Cromignonne est une originale réalisation à découvrir absolument ; une lecture qui satisfera autant les plus jeunes lecteurs (à la portée de qui tout est mis) que les adultes qui sauront eux déceler et trouver excellentes les astuces dont a usé Vincent Wagner.

Bref, épatant ! Bravo !
 

Par Sylvestre, le 10 novembre 2015

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