Crève saucisse

Didier est un boucher dont la gentillesse est particulièrement appréciée par les gens du quartier. Bon commerçant devant sa clientèle, il n’en demeure pas moins que Sandrine, sa femme, le trompe depuis quelques temps avec son ami Eric. Et il le sait et ça l’irrite profondément au point de se défouler sur les carcasses de viande de l’arrière-boutique. Il les a vus à l’œuvre mais ne dit rien car il espère que son épouse va finir par lui revenir. Toutefois, à l’issue d’une énième escapade de sa femme, il prend la décision de se venger. Comment pourrait-il se débarrasser de celui qui lui fait porter haut les cornes ? La réponse va lui parvenir lors de la lecture d’un des albums de sa collection de BD.

Par phibes, le 14 janvier 2013

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Notre avis sur Crève saucisse

Fidèle aux éditions Futuropolis, Pascal Rabaté revient en force en ce début d’année 2013. En effet, le voici, rien que pour ce mois de janvier, à la tête de deux albums, la réédition d’un carnet de voyage intitulé Bienvenue à Jobourg!, et la présente fiction, Crève saucisse.

Avec cette dernière, le lecteur est appelé à pénétrer dans l’intimité d’une famille tout à fait commune (celle d’un boucher de quartier) dont la seule particularité est que ce dernier, cocufié, a pris le parti d’en découdre avec celui qui empoisonne son existence. Fort de cette présentation qui a le don de capter l’attention de par sa normalité, Pascal Rabaté nous plonge dans le tourment de ce sympathique commerçant. Il y fait naître ainsi une intrigue, simple et efficace, qui a le mérite de ne faire appel à aucun effet pyrotechnique démesuré. Seules, prévalent les émotions, celles d’un boucher excédé qui ne supporte plus les libertés de ses proches.

Le plat que nous sert l’auteur est suffisamment relevé pour nous laisser un goût long en bouche. Bien qu’on y ressente une certaine légèreté dans les actes, le parcours de Didier reste des plus entreprenants, prend des détours singuliers lorsqu’il se rattache à un album de Gil Jourdan (un bon petit clin d’œil), et se veut progressivement s’enfoncer dans une noirceur palpable empreinte de folie.

Pour la partie graphique, c’est Simon Hureau qui s’y colle (Intrus à l’étrange, Filandreux…). Le dessin qu’il produit est en parfaite cohésion avec le récit, simple, direct, sans emphase et purement efficient. Son geste est délié, naturel et donne réellement une profondeur à l’histoire qui est bien convaincante. Le jeu des personnages est bien construit grâce à un choix de personnages nature et à leurs expressions remarquablement bien restituées.

Un album à savourer sans retenue. Du très bon Pascal Rabaté et Simon Hureau à lire, simple et rassasiant !

Par Phibes, le 14 janvier 2013

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