CREEPY
Volume 3

(Compile des histoires parues dans les Creepy 16 à 19, 27, 32, 35, 36, 38 à 45)
Lancés au milieu des années 60 par l’éditeur Warren Publishing, les magazines d’horreur Creepy et Eerie rendaient hommage plus ou moins directement aux EC Comics ! Cette collection nous propose donc une sélection de morceaux choisis qui illustrent parfaitement l’esprit de ces histoires et laqualité du matériel que l’on pouvait y trouver…
27 histoires, deux passionnantes interviews et une préface qui explique l’histoire des éditions Warren !!!

Par fredgri, le 13 février 2020

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Notre avis sur CREEPY #3 – Volume 3

Les histoires figurants dans ce volume couvrent une période transitoire du magazine Creepy !
Vers la seconde moitié des années 60, bien que les équipes en place soient encore très inspirées, les comptes de l’éditeur sont au plus bas, malheureusement (un déménagement couteux, une augmentation des loyers…) et James Warren doit progressivement faire des économies, ce qui l’amène à réduire ses publications et ensuite à lorgner vers les studios espagnols qui coutent moins cher. Mais ce qui aurait pu signifier la fin d’une belle aventure éditoriale se transforme vite en métamorphose vers une seconde période toute aussi prestigieuse, les années 70 ou vont pouvoir s’épanouir des artistes hispaniques extrêmement doués, aux antipodes de l’école graphique américaine !!!
Ainsi, dans ce très beau volume 3, nous retrouvons d’une part des grands noms comme Neal Adams, Gil Kane, Wallace Wood, John Severin, Frank Brunner, Jeff Jones… mais aussi des noms moins connus comme Felix Mas, José M. Bea, Luis Garcia, Martin Salvador… L’écriture évolue, l’image de Creepy (et d’Eery ou Vampirella) aussi, tandis que devant nous se déploie une page de l’histoire des comics et de la bande dessinée de manière générale. Car, au contraire de ce que l’on raconte, les comics ça n’était pas seulement Marvel et DC, ni même les prémices de l’Underground, c’est aussi ces magazines en noir et blanc qui vont, dans la continuité des légendaires EC Comics, marquer à leur tour les générations suivantes, en marge du comic code !

Comme à leur habitude, les éditions Delirium proposent aussi un emballage extrêmement riche et fascinant. Les deux interviews (Archie Goodwin et Frank Frazzetta) sont particulièrement instructives et passionnantes, elles sont de bons indicateurs pour mieux comprendre cette période, mais aussi la façon de fonctionner de Warren et l’esprit qui régnait chez les créateurs qui étaient alors libre de proposer ce qu’ils voulaient !

Beaucoup de variété, avec des personnalités très diverses. C’est le propre de ce genre d’anthologie. Personnellement j’ai beaucoup aimé les histoires dessinées par Luis Garcia (quel style magnifique, très graphique, vif et énergique !!!), José M. Bea (sombre, particulièrement bien cadré), Martin Salvador (propre, savamment cadré là aussi !), Wallace Wood évidemment ! Mais aussi Frank Brunner, Neal Adams, Jaime Brocal…

Un volume qui nous permet de redécouvrir une des pierres marquantes des magazines US, un vrai bonheur de lecture, très vivement recommandé !

Par FredGri, le 13 février 2020

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