Un crayon dans le coeur

Affronter la vie au quotidien avec ses hauts et ses bas, ça tout le monde doit le faire.
Mais quand on s’appelle Laurel, qu’on a un style un tant soit peu anticonformiste, que l’on à sous sa garde une jeune fille et deux chats, que l’on est confrontée aux trolls qui polluent son blog j’en passe et des meilleures, et qu’on est en plus blogueuse et dessinatrice, cela nous donne des histoires tantôt émouvantes, tantôt loufoques, à suivre sur internet ou dans cet ouvrage.

Par Matt, le 18 novembre 2009

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Notre avis sur Un crayon dans le coeur

Il me semble essentiel, et ce sera mon avant-propos, de vous prévenir que je suis un lecteur assidu du blog de Laurel depuis 2005, mais je vous promets de rester aussi objectif que possible.

Depuis début 2000, nombre de personnes se sont lancées dans la rédaction de blogs dessinés, avec plus ou moins de succès… C’est en 2003 que Laurel Neisse dite « Laurel » se lance dans son propre blog, racontant à qui voulait bien l’entendre ses peines de cœur, ses péripéties de la vie quotidienne tant dans son travail d’illustratrice, que dans son rôle de mère de la petite Cerise, ou de maitresse de ses chats et bien d’autres choses. Avec sa participation aux côté de Cha et Melaka à la rubrique « 33 Rue Carambole » publiée dans les pages de Spirou Magasine en 2004 et 2005, elle s’installe durablement dans le paysage des blogs et livre ses premières bandes desinnées.

C’est en septembre 2009 et sous la bannière des éditions « Warum » que Laurel entre dans le club des blogueurs ayant vu leur blog adapté au format papier, dont l’exemple le plus connu est le fameux « Notes » de Boulet publié chez Delcourt.

Ainsi, je tiens enfin « Un crayon dans le cœur », adaptation du blog du même nom. Dur dur de le rater dans sa librairie tant les couleurs de la couverture sont flashies et ne rendent pas pour moi gloire au talent de cette jeune dessinatrice.

De couleurs à l’intérieur de l’ouvrage, il n’en sera plus question. En effet, l’ouvrage est intégralement en noir et blanc, ce que je regrette à titre personnel car si Laurel excelle dans cet exercice, son blog est ponctué de notes partiellement colorisées de fort belle manière ainsi que de photos originales de ce qui l’entoure et il est dommage de se passer de ces aspects de son talent.

Le lecteur assidu du blog sera peut-être déçu car le contenu de l’ouvrage est surprenant. Alors que Boulet répercute une chronologie de son blog dans ses ouvrages, Laurel a choisi des notes ici et là, et ne se prive pas pour livrer à ses lecteurs des histoires inédites.

Dès lors on ne sait plus vraiment à quel saint se vouer ni à quel public est adressé cet ouvrage. Il est évident qu’un ouvrage retraçant un blog internet s’adresse de prime abord aux lecteurs de ce blog qui sont en général ravis de retrouver sur papier les histoires qui les ont émus ou les ont amusés sur la toile. Mais à cette interrogation, Wandrille (l’éditeur) répond par une note humoristique expliquant les choix éditoriaux, et finalement on temporise en se disant que cet ouvrage ne pouvait être exactement ce que l’on attendait de lui et qu’après tout, si la surprise n’avait pas été au rendez-vous, n’aurions nous pas été également déçu ?

Il est pour moi primordial de retenir ce qui fait la force de cet ouvrage : Des histoires émouvantes, loufoques, dans lesquelles nombre d’entre nous devraient se reconnaitre à sa lecture, mais également une artiste qui se livre et se met à nu, avec ses qualités et ses défauts mais toujours avec honnêteté car après tout, l’être parfait n’existe pas.

L’ouvrage se termine par une « galerie des amis » ou des proches et collègues de la dessinatrice lui rendent hommage en la mettant en scène avec une dérision et un talent certains.

On referme alors l’ouvrage et on ne regrette pas, malgré certains regrets précédemment évoqués, de se l’être procuré !

Par Matt, le 18 novembre 2009

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