CORTO MALTESE
Sous le Soleil de Minuit

1915, en Europe, pendant la Première Guerre Mondiale.
Corto Maltese se trouve au Panama, en compagnie de son ami Raspoutine. Il doit aussi retrouverJack London, mais il ne croise que Jennie Prentiss. Corto pensait que London allait l’attendre avant d’aller à Mexico pour y rencontrer le général Villa. Mrs Prentiss lui annonce que jack va très mal, c’est ce qu’a annoncé aussi la mère de Jack à Corto. London a chargé Mrs Prentiss de remettre deux lettres : une adressée à Corto et l’autre à Waka Yamada.
Corto découvre ainsi les états d’âme de son ami et la mission qu’il lui confie. il faut qu’il se rende à Nome en Alaska pour remettre, en main propre, l’autre lettre à Waka, qui est devenue une respectable militante contre la traite des blanches, alors qu’elle était la star du saloon Chechaquo. Une surprise, pour le récompenser, attend Corto dans la vieille cabane de London à Dawson…

 

Par berthold, le 7 octobre 2015

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Notre avis sur CORTO MALTESE #13 – Sous le Soleil de Minuit

Corto est de retour.

Quand j’ai eu le livre en main, j’ai eu peur d’être déçu par ce retour.
Pourtant, je l’attendais cette nouvelle aventure du plus célèbre gentilhomme de fortune. Surtout depuis un an, lorsque j’avais appris que deux auteurs espagnols étaient au commande : Juan Diaz Canales (Blacksad) et Ruben Pellejero (Loup de Pluie), et qu’il pourrait y avoir quelque chose d’intéressant. Mais en attendant, je me suis relu ses précédentes aventures. Et je me suis demandé si deux nouveaux auteurs pouvaient faire aussi bien qu’Hugo Pratt qui avait un style particulier. Il liait littéraire et bande dessinée.
La Ballade de la Mer salée et d’autres aventures sont considérées comme des romans graphiques depuis leur première publication chez Casterman, avec ce slogan "Les grands romans de la bande dessinée".
Pratt était un excellent conteur. Son Wheeling justement est l’un de ses plus beaux chefs d’oeuvre. Un coup de crayon si particulier, unique, fabuleux et magique.
En relisant les Corto Maltese, je me suis souvenu de la reprise de la série des Scorpions du Désert, par Pierre Wazem  (Le chemin de fièvre) et par Camuncoli & Casali (Quatre cailloux dans le feu). Les deux titres sont plutôt très bons, mais il y manquait la touche Pratt, tout de même.
Plus nous nous approchions de la date de sortie de Sous le soleil de Minuit, plus je commençais à me demander si, au final, je n’allais pas regretter cette reprise. En plus, tout le monde en parlait : les journaux, les radios, la télévision et ça, j’aime pas trop…
Puis je me suis décidé à le lire, après l’avoir feuilleté… Et je n’ai pas été déçu. J’ai apprécié cette lecture.
Corto Maltese fait vraiment son retour !

Quel plaisir de le retrouver ce cher vieux pirate ! Franchement, j’ai pas eu l’impression que 23 ans environ nous séparait de sa dernière aventure : Mu.

D’entrée, on retrouve l’ambiance à la Pratt, avec un rêve, celui de Corto avec son ami Raspoutine dans le froid d’une vaste étendue enneigée. Le marin se réveille, il est dans un magasin où Raspoutine se fait faire un costume ! C’est parti, quelques vannes entre les deux hommes, une bonne petite bagarre, comme deux enfants, et l’aventure peut commencer.
En fin de compte seul Corto participera à cette aventure imaginée par Juan Dias canales, qui semble inspirée par le personnage et qui a assez bien compris l’esprit Pratt.
Le scénariste utilise à bon escient les second rôles, leur donne des dialogues savoureux et met en avant quelques personnages historiques comme Waka Yamada, Frank Slavin ou encore le méconnu Matthew Hesnon, entre autres. Il nous fait voir du pays, du Panama pour aller dans les coins les plus reculés de l’Alaska et du Canada. Quoi de mieux que ces régions perdus, sauvages et dangereuses pour une belle aventure ? On croise aussi quelques personnages étonnants comme cet inuit fan de Robespierre, ces révolutionnaires irlandais, cet allemand, et bien d’autres.
L’intrigue est bien conçue, elle a même quelques parts de mystères et de bizarreries, comme chez Hugo Pratt. Nous retrouvons aussi ce héros cynique, qui sait jouer des poings et qui n’hésite pas une seconde pour se débarasser de ses ennemis.
Corto est bien de retour !

Ruben Pellejero réussit à faire revivre Corto Maltese sous sa plume. Même si l’on peut voir que son trait n’est pas toujours Prattien, son Corto est Corto ! Il adapte son style à celui de l’imaginaire, à celui de l’univers d’Hugo Pratt. J’ai vraiment eu l’impression d’être plongé dans un Corto Maltese où Hugo Pratt avait changé son style graphique, si je puis dire. Pellejero nous offre un superbe noir et blanc qui se suffit à lui-même !
Il faut noter que, pour les puristes, Casterman a sorti la version noir et blanc et la version couleur.
Les auteurs respectent même les onomatopées particulières d’Hugo Pratt comme les crack ! et autres Tump !

L’édition noir et blanc comporte aussi quelques pages en plus avec des dessins inédits de Pellejero, un texte de Julien Bisson, de Vincent Petit, de Tristan Garcia et un autre de Benoit Mouchart, où il revient sur la carrière de Pratt et de son marin.

Corto est de retour ! Et cela fait vraiment du bien ! Un héros, tel que le maltais, commençait à manquer dans le monde de la bande dessinée actuelle !
Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero ont su reprendre avec brio ses aventures. Un autre album est en cours de préparation. Je pars confiant !

Alors, n’hésitez pas à participer au voyage,  en compagnie du célèbre marin, sous le Soleil de Minuit !
Vous ne le regretterez pas !

 

Par BERTHOLD, le 7 octobre 2015

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