CORTO MALTESE
La Jeunesse

Un jeune soldat russe particulièrement violent déserte dans un bain de sang son armée en pleine débâcle. Il traverse les lignes un peu par hasard, et se retrouve dans le camp vainqueur, celui des japonais. Son nom est Raspoutine.
Un reporter de guerre américain enrôlé dans les rangs japonais se distingue particulièrement, d’une part parce qu’il sauve la vie d’un de ses amis officier, d’autre part parce qu’il provoque la colère d’un officier à moitié ninja qui le défie dans un duel où l’occidental est sûr de perdre la vie. Son nom est Jack London.
Un européen, fils d’une sorcière de Gibraltar, fait tourner la tête des soldats en leur promettant l’or des mines du roi Salomon. Son nom est Corto Maltese.

Par TITO, le 1 janvier 2001

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2 avis sur CORTO MALTESE # – La Jeunesse

Ces premières aventures de Corto sont envoûtantes. Si par la suite les circonvolutions narratives de Pratt peuvent parfois décontenancer, ici la sphère créée autour des trois héros (ou anti-héros) est limpide. Dans un contexte comme les aime Pratt, politiquement troublé, de ces moments où les destins individuels prennent le pas sur l’Histoire et où un homme seul (en vertu de la théorie du chaos) peut faire basculer la face du monde, où chacun se retrouve confronté à son propre passé, l’histoire de cette amitié aveugle et troublante, née de simples regards, de silences et de respect mutuel est limpide et profonde à la fois.
Les personnages ne sont pas encore complètement aboutis, mais déjà on distingue les tempéraments et les silhouettes des futurs Corto et Raspoutine. Le seul défaut est la présence envahissante d’énormes bulles approximativement remplies, comme si Pratt avait fait tous ses dessins en se disant « je mets plein de place pour les dialogues, on ne sait jamais ». Cependant la colorisation et cette vie insufflée à chaque case donne une ambiance particulière à ce tome, décidément à part.
Enfin cette édition est rendue savoureuse par un prologue montrant la documentation de travail de Pratt, et expliquant la genèse de Corto et les informations dont on dispose sur les vrais Corto et Raspoutine… Passionnant et indispensable si le marin ténébreux vous intéresse un tant soit peu !

Par TITO, le 12 mai 2003

« La Jeunesse » est un album extraordinaire qui nous permet d’assister à la rencontre du légendaire Corto Maltese avec son acolyte pour la vie, le furieux Raspoutine.
Je dis extraordinaire car ils sont étrangement jeunes et leurs aventures ne font que commencer. Déjà, Corto Maltese est terriblement séduisant, avec une allure de dandy, il se tient droit, il a un regard profond et ténébreux, et il a déjà cet air nonchalant mais tellement sûr de lui !
Et puis Raspoutine ! Il a un terrible nez busqué et les yeux rapprochés avec ce regard perçant et ironique qu’il gardera dans les autres albums mais il n’a pas encore sa barbe et il est vraiment drôle à voir.
Leur rencontre se passe plutôt bien et l’intervention de Jack London y est pour quelque chose. D’ailleurs, sa présence dans cet album est assez sympathique et Hugo Pratt n’est pas avare de clins d’œil.
En dehors de la rencontre légendaire des héros inséparables pour de nombreuses aventures dans le monde, nous assistons aussi à une situation de guerre pitoyable, injustifiable évidemment, comme les guerres le sont de toute façon, et mise en couleur par le grand Pratt !
Ce grand auteur utilise encore l’aquarelle qu’il va bientôt abandonner dans les futurs albums au profit d’un n&b magistral . Rassurez-vous, nous ne sommes pas perdants ;-).
Cet album est un album culte pour tout amateur de bande dessinée. Il me semble absolument indispensable et pour tous ceux qui ne connaîtraient pas encore ces héros, les découvrir au début de leur existence est une très bonne idée.
Donc, si ce n’est pas déjà fait, comblez vite cette lacune ;-).
J’ajoute que l’édition originale de cet album date 1983 et porte l’indication « Un Auteur A Suivre » car cette aventure était pré publiée dans le magazine « A suivre ».

Par MARIE, le 31 août 2003

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