CORTO MALTESE
La maison dorée de Samarkand

1921 – 1922 :
De Rhodes à la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan, Corto Maltese va traverser l’Asie Mineure à la recherche du trésor d’Alexandre de Macédoine, dans cette région du monde qui connaît de nouveaux troubles depuis que l’Empire Ottoman a été dépecé par les Alliés après la première guerre mondiale : les communautés kurdes, arméniennes, grecques, turques s’affrontent.

Par berthold, le 1 janvier 2001

Notre avis sur CORTO MALTESE #10 – La maison dorée de Samarkand

Hugo Pratt avait commencé cette aventure en 1980 et ne l’a terminé qu’en 1985. C’est une aventure qui rappelle l’oeuvre de Kipling : L’homme qui voulut être Roi ou Wee Willi Winkie dont John Huston en a tiré un film avec Sean Connery et Michael Caine.

C’est une longue aventure de Corto Maltese. On voyage avec lui depuis Rhodes, on traverse la Turquie, on passe par Samarkand et on se retrouve au Kafiristan. Pratt nous convie aussi à une leçon d’histoire d’une période peu connue : le problème du massacre arménien par des Turcs. On fait connaissance avec Enver Bey dont Corto va croiser la route. On apprend que parmi les relations de Corto, il y a un certain Joseph Dugatchvili plus connu sous le nom de Staline. Corto nous conte la légende des Haschischins.
Hugo Pratt nous dit aussi, par le biais de son héros, ce qu’il pense des guerres faites au nom des religions.
On retrouve aussi Raspoutine qui croupit dans la prison de Samarkand. Cette prison qui donne le titre de l’album : la maison dorée, le seul endroit où l’on s’évade par le biais de la drogue. Drogue dont il est beaucoup question dans certains passages de l’oeuvre. Corto fait souvent des rêves après avoir fumé du haschich.
Notre marin va retrouver à Rhodes son ami Sorrentino que l’on a vu dans Les Celtiques et Fables de Venise. Venexiana Stevenson est aussi de l’aventure.
C’est vrai qu’il est aussi beaucoup questions de femmes dans ce récit : avec Marianne, Venexiana, Cassandre, la petite Arménienne et toutes celles dont rêve Corto, surtout Pandora.

Certaines cases sont une invitation au voyage, comme lorsque Narcisse reprend la mer sous une belle Lune.
On trouve de très bons dialogues entre Corto et Raspoutine. Une des très belles scènes de l’oeuvre est celle où, après une bataille, ils se mettent à danser sous le regard de Venexiana et Marianne.

Pratt est toujours au summum de son art. Le noir et blanc est toujours magnifique, superbe.

Une grande et vraie aventure à ne pas manquer.

La première parution de la Maison dorée de Samarkand  était dans (A suivre) 31 à 37 en 1980.

Par BERTHOLD, le 22 août 2006

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