CORENTIN
Les trois perles de Sa-Skya

L’orphelin breton Corentin Feldoë est plongé dans de sombres pensées. En effet, la veille, son hôte, le rajah de Sompur l’a convoqué pour lui montrer son trésor, trois perles d’une valeur inestimable qu’il réserve à sa fille Sa-Sky, et également pour lui proposer la main de cette dernière. Ayant décliné cette offre royale, Corentin a été répudié par le rajah et a retrouvé les chemins de l’aventure. De retour au bout d’une semaine d’errance, le jeune européen retrouve les rues de Sompur dans lesquelles il découvre une agitation peu commune. C’est au-devant du rajah lui-même qu’il apprend qu’une des perles a été dérobée. Trois jours plus tard, alors qu’il flâne dans les jardins du palais, Corentin est témoin du vol du coffret dans lequel se trouve la deuxième perle. Il tente en vain de s’interposer mais le voleur parvient, après avoir été blessé par son tigre Moloch, à s’enfuir. Très irrité par ce nouveau larcin, le rajah a acquis la conviction que le voleur est quelqu’un de son entourage. Corentin étant soupçonné, il propose, pour se disculper, de mener sa propre enquête.

Par phibes, le 5 juillet 2016

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Notre avis sur CORENTIN #8 – Les trois perles de Sa-Skya

Christophe Simon que l’on connaît au travers sa remarquable participation en tant que dessinateur sur les séries Ella Mahé, Sparte, Alix… voit son nom arboré les bacs grâce à une initiative qui a la particularité de remettre au goût du jour un personnage qui est né en 1946 sous la plume du grand Paul Cuvelier dans les pages du journal Tintin. Corentin, pour le citer, est un jeune aventurier breton qui a, à la suite de quelques épopées, a été pris en charge (à partir du tome 6 intitulé Le prince des sables) par le scénariste reconnu par le monde du 9ème art, Jean Van Hamme et a vécu deux grandes aventures. La troisième intitulée Les trois perles de Sa-Skya, pourtant écrite, n’a jamais vu le jour. Totalement inspiré par le charismatique personnage et par son univers aventureux, Christophe Simon s’est donc décidé à ressusciter Corentin de façon à lui faire vivre cette aventure inaboutie.

Le résultat est on ne peut plus impressionnant. En effet, l’artiste nous ouvre les portes d’un récit à l’intrigue assurément classique, qui a l’avantage de ne pas dénaturer l’univers originel. Très respectueux du travail de Paul Cuvelier et également de celui réalisé par Jean Van Hamme, celui-ci nous offre un déroulé certes plutôt linéaire mais très fluide dans des ambiances exotiques on ne peut plus séduisantes.

Le plaisir d’animer son petit personnage est perceptible. Il suffit pour s’en convaincre de s’arrêter sur chaque vignette pour découvrir comment l’artiste a géré son dessin. D’un trait qui se veut maîtrisé, sans bavure et précis, Christophe Simon joue superbement avec ses crayons, grâce à un détail qui force l’admiration et qui donne un réalisme très profitable. Le travail sur les décors se suffit à lui-même pour camper l’exotisme enchanteur de cette aventure (voir le cahier graphique en fin d’album qui témoigne des nombreuses recherches). Véritables appels au voyage, monuments et paysages se succèdent généreusement pour former un arrière-plan de choix pour les nombreux personnages qui y interviennent. Sur ce dernier point, l’on pourra saluer le charisme de ces intervenants qui, au vu de leur physique, leur physionomie réussie, bénéficient d’une très belle représentativité. A noter que la colorisation d’Alexandre Carpentier assure le relief qu’il sied à cette adaptation.

Une très belle initiative qui a le mérite d’honorer l’univers originel de Paul Cuvelier et le travail de Jean Van Hamme, et également de confirmer le talent d’illustrateur de Christophe Simon.

Par Phibes, le 5 juillet 2016

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