La cordée du Mont Rose

Eric, c’est pas David Copperfield. Il aime faire de la magie. Il fait partie de ceux qui savent ouvrir leur main droite pour mieux dissimuler ce qu’ils ont dans la gauche. C’est aussi vrai dans la vie car Eric aura réussi longtemps à dissimuler sa maladie aux yeux des autres, même à son frère Olivier, auteur de cet album.

Dans la jargon, le mal dont souffre Eric, on appelle ça une MICI (maladie inflammatoire chronique intestinale). Celle d’Eric, qui va dériver vers quelque chose de bien plus grave encore, est la maladie de Crohn.

La bataille d’Eric pour la vie et l’espoir commence. Elle passe par un défi relevé en compagnie d’autres malades, celui de l’ascension du mont Rose puis du Mont Blanc.

Par legoffe, le 13 juin 2011

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Notre avis sur La cordée du Mont Rose

Olivier Balez signe ici son premier livre en tant que scénariste et dessinateur. Un récit publié, dans un premier temps, dans la fameuse revue XXI au printemps 2010.

Il s’agit d’une oeuvre indéniablement personnelle, et donc marquée par l’émotion, puisqu’il témoigne de la maladie et des épreuves que son frère Eric a dû affronter.

Le ton n’a rien de larmoyant, il est même doté d’une véritable force, d’un optimisme, qui sont autant de leçons pour le lecteur. On parle de courage, de solidarité entre malades et personnes en pleine santé.

C’est aussi l’occasion de découvrir ces MICI, qui touchent 200 000 personnes en France et qui apparaissent souvent dès l’adolescence. Le mal est insidieux et rend le quotidien plus compliqué à gérer, même si l’exemple d’Eric démontre qu’il est possible, pour l’entourage, de ne pas toujours entrevoir la réelle gravité de la situation.

L’auteur évoque la maladie sans fausse pudeur, mais sans voyeurisme non plus. Le ton est fait de simplicité. On y ressent aussi tout l’amour de l’auteur pour son frère, et son admiration pour lui. Autant dire que l’album est très touchant. Il est aussi bien construit. Olivier Balez entrecoupe les récits d’alpinisme par l’histoire d’Eric et de sa maladie depuis son enfance. On pourrait y voir une image, celle des difficultés de la vie appréhendées comme les étapes d’une ascension alpine. A chaque épreuve, il faut se remotiver, reprendre courage, voir dans la pointe suivante un défi relevé et, finalement, une satisfaction, un encouragement.

Par Legoffe, le 13 juin 2011

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