CONVOI (LE)
Première partie

On est en 1975, à Montpellier. Angelita est d’origine espagnole, il y a du charme dans son accent, elle est jolie et elle plait à Richard, un collègue. Cependant Angelita est mariée, elle a deux enfants, une vie assez accomplie, elle se pose juste quelques questions sur elle, simplement ! Puis ce matin là, un coup de fil de son beau-père René l’entraîne vers la gare, vers Barcelone ou sa mère Julia s’est rendue, en secret, mais ou, surtout, elle s’est retrouvée à l’hôpital.
Bien sur Angelita et René s’interrogent pendant le trajet, qu’est ce que Julia pouvait bien faire en Espagne, elle qui avait du fuir avec son mari et sa fille sous l’occupation Franco, elle qui avait promis de ne jamais y retourner tant que le tyran y serait vivant !!!!
Alors c’est l’occasion de faire des confidences, de raconter à René ce qui s’est passé, dans quelles conditions ils ont du partir et arriver en France… C’était en 1939, Angelita avait quoi… 7 ou 8 ans… !

Par fredgri, le 19 mars 2013

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Notre avis sur CONVOI (LE) #1 – Première partie

Pour moi, Eduard Torrents c’est une découverte complète et tout de suite un énorme coup de foudre pour ce dessin absolument sublime, alliant traits gras, expressifs, réalistes et une étonnante finesse dans les expressions. Son dessin, de plus, évolue progressivement, perdant un peu de cette épaisseur, c’est vrai, mais gardant tout son charme.
Mais ce graphisme, avec cette tonalité, ce côté à la fois très juste et épuré, est juste parfaitement adapté au scénario de Denis Lapière. Ce dernier, une nouvelle fois, nous entraîne dans un récit vibrant d’émotion qui nous ramène pendant la guerre, sous le « règne » de Franco, quand des milliers d’espagnols durent s’exiler sous peine d’être emprisonnés.
Le scénariste ne se perd pas dans un récit qui pourrait détailler les causes de ce conflit, ni même dans les détails annexes, non, il se concentre sur cette famille, cette mère qui protège son enfant, ce père qui retient sa colère et qui disparaitra, loin des siens.

Il y a énormément d’émotion qui passe au travers de ces mots, de ces visages qui s’observent contre un grillage. Car la guerre, bien au delà des adversaires qui s’opposent les uns aux autres, c’est surtout la souffrance qui est provoquée, qui découle de l’exile, de ces valises qu’on tient serrées contre soi, du drame qui s’immisce dans les yeux des vraies victimes.
On retrouve donc la subtilité de Denis Lapière qui livre ici l’histoire poignante d’une enfant qui témoigne de son histoire, du rejet, de la folie des hommes.

Ce récit est inspiré de l’histoire personnelle du dessinateur et on sent derrière ses planches une implication poignante qui transcende la lecture. Ainsi, plus le récit progresse, plus la tension est palpable et plus l’empathie augmente. D’autant que Lapière fait aussi avancer son intrigue principale et qu’il nous réserve des surprises qui nous amènent au second volume qui devrait être plus consacré au parcours du père séparé de sa femme et de sa fille !

Un premier volume que je vous conseille très vivement, tant il est à la fois très beau, magnifiquement bien écrit et poignant !
Eduard Torrents est un artiste à surveiller de très très près !

Par FredGri, le 19 mars 2013

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