CONTES DE L'ESTAQUE (LES)
Marius et Jeannette

Jeannette, seule avec ses 2 ados Magali et Malek, a du mal à joindre les 2 bouts avec son salaire de caissière. Du moins, elle ne peut pas se payer des pots de peinture pour remettre un coup de neuf à son logement de l’Estaque, ce quartier populaire de Marseille. Il y en a qui traînent dans la vieille cimenterie, fermée depuis 3 ans, autant qu’ils servent ! Mais un gardien, Marius, veille sur la cimenterie et l’empêche de commettre ce menu larcin. Cette première rencontre est explosive, tant ces deux blessés par la vie sont sur la défensive …

Par beuleu, le 1 janvier 2001

Notre avis sur CONTES DE L’ESTAQUE (LES) #3 – Marius et Jeannette

Ouhlaaa !!! Marius et Jeannette, superbe film de Guédiguian, un des rares à m’avoir arraché des larmes, adapté en BD … Je craignais le pire, comme de toute adaptation d’ailleurs. D’autant plus que le graphisme, proche de l’illustration ou des « arts plastiques » (incrustation de textures pour les cheveux de Caroline, par exemple) n’est pas du tout ce que j’aime en BD, normalement. Mais bon, après réflexion, un trait naïf convient en effet très bien à l’ambiance du film. Ou alors il aurait fallu un trait très réaliste, mais sans doute au détriment du côté poétique. Après réflexion, allons, va pour le trait naïf ! Mais quel dommage que la charmante Frédérique Bonnal (Monique), soit représentée comme une « grosse dondon » !!!

La mise en couleurs, quant à elle, n’est pas naïve : aucun aplat, les incrustations de motifs donnent de la vie, sans donner l’impression de virer dans le « trop ». Elle s’équilibre avec la simplicité apparente du trait.

Passons maintenant à l’histoire. Je vous l’ai dit, je redoutais le pire. Comme ça, je suis au final agréablement surprise. Je ne me rappelle pas suffisamment du film pour me souvenir du cadrage de certaines scènes et voir si on les y retrouve telles quelles. J’ai l’impression cependant que toutes les scènes importantes sont là, même celles qui paraissent secondaires, voire anecdotiques, pour restituer les émotions, les états d’âme. On a même l’accent de Marseille dans les dialogues (« tu t’en sortiras pas si t’ias pas un bon métier, t’ies trop faible »). Certes, on ne retrouve pas complètement l’ambiance du film, mais on s’en rapproche beaucoup.

L’exercice d’adaptation d’un support vers un autre est périlleux, et ici il faut reconnaître que les auteurs s’en sortent fort honorablement. Je me demande d’ailleurs si il aurait été possible de faire mieux.

Par Beuleu, le 28 août 2006

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