Construire un feu

Le gars de Sulphur Creek avait raison. C’est pure folie que de vouloir s’aventurer seul au beau milieu du grand nord couvert d’une épaisse couche de neige et sous une température de 45 degrés en dessous de zéro. Cherchant à rejoindre le camp de l’ancienne mine d’or où se trouvent ses compagnons, le pionnier brave le froid cinglant et tous les dangers que peut cacher cette nature hostile. Pour résister à cet air glacial qui le pénètre, seule la construction d’un feu, source de chaleur et de vie est bénéfique.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Toute la BD, que de la BD !

2 avis sur Construire un feu

C’est vrai qu’elle se lit vite, cette BD, mais elle est vraiment bien ! Et finalement, il ne tient qu’à nous de s’attarder plus sur chaque vignette pour faire durer la lecture. Ce serait même carrément charitable, cela offrirait un sursis pour cet homme que l’on suit dans sa difficile progression et qu’on pressent aller au-devant de la mort !

Peu de couleurs, une voix off assez bavarde au début puis qui parle de moins en moins au fur et à mesure de la prise de conscience de la difficulté de la tâche, un stress dont on ne peut finalement pas bien se rendre compte quand le personnage évolue par -60°C alors que nous, on lit peinard dans le confort de nos +20°C !!! Voilà les ingrédients de cette belle adaptation, de cette belle leçon d’humilité. Une BD vraiment conseillée !

Par Sylvestre, le 15 octobre 2007

Christophe Chabouté nous revient après le superbe "Henri Désiré Landru" dans un nouveau one-shot non moins superbe inspiré d’une nouvelle de Jack London. Cette fois-ci l’auteur nous entraîne au XIXème siècle, dans une folle équipée d’un homme perdu dans le grand nord canadien manifestement mal pourvu et non préparé pour lutter contre une nature intraitable.

Avec une voix-off très présente exprimant toutes les pensées de cet homme dépassé par les évènements, on assiste à la montée progressive d’un angoissant questionnement. Si au départ de son aventure, l’homme peut se permettre de musarder et admirer le paysage, très vite, il prend conscience du danger que représente cette nature insensible et mordante. La douleur prend corps, s’immisce petit à petit; le froid fige les crachats, saisit les joues et les extrémités des membres. La détresse prend le pas atténuée par l’action bénéfique de quelques bouts de bois phosphorés. Les flammes jaillissent et apportent un temps de répit (très éphémère) à cette situation oppressante.

Cet album qui se lit malheureusement très vite (par manque de dialogue) est aussi l’occasion d’appréhender à sa juste valeur l’autre facette de cet auteur polyvalent qui réalise des dessins sublimes. Le grand nord canadien nous est restitué dans toute sa splendeur avec ses étendues neigeuses et boisées. L’hostilité de cette nature envoûtante est renforcée par les couleurs sombres de la végétation contrastant avec la blancheur immaculée de la neige.
Seul le feu apporte à certain moment de la couleur vive et réchauffe agréablement quelques vignettes.
Les expressions du pionnier sont très explicites surtout au niveau des yeux et traduisent merveilleusement la situation dramatique dans laquelle il se trouve.

"Construire un feu" n’a rien d’une expédition polaire. Par contre, il est l’extraordinaire témoignage d’un affrontement inégal devant lequel le lecteur, simple spectateur d’un drame qui se joue, ne sortira pas indemne.

Par Phibes, le 14 septembre 2007

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