Congo-Océan

 
En 1934, dans une Afrique Equatoriale Française où le Blanc s’est donné droit de vie et de mort sur les Noirs qu’il exploite, la ligne ferroviaire "Congo-Océan" est en passe d’être inaugurée. Deux riches hommes ayant fait fortune sur ce chantier sont en outre à l’aube de voir unies leurs familles grâce au mariage du fils de l’un et de la fille de l’autre.

Mais Lisa ne veut pas de ce mariage. Elle vient certes de donner vie à l’enfant que lui a fait son officiel prétendant mais ne souhaite pas pour autant se marier avec lui qui l’a engrossée contre son gré lors d’une soirée alcoolisée.

Une escapade dans la brousse à la recherche d’un calao blanc qu’elle avait repéré et dont elle voulait prendre une photographie lui permettra un beau jour de croiser le chemin d’un bel ornithologue qui hantera dès lors ses pensées. Elle le retrouvera peu après, et leur amour impossible grandira. Tous deux subiront les foudres du père de Lisa et de son officiel futur beau-père : Lisa sera séquestrée pour cesser de faire honte aux deux familles et son amant sera "incité" de manière musclée à quitter le pays.

Pour que leur histoire puisse continuer, les deux amants imagineront pouvoir profiter du premier trajet du "Congo-Océan" pour fuir en montant ensemble à bord d’un de ses wagons transportant vers des zoos européens des animaux capturés en Afrique…
 

Par sylvestre, le 6 février 2012

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Notre avis sur Congo-Océan

 
Dans Congo-Océan, Loïc Malnati a su raconter l’aventure de ses personnages en donnant une importance primordiale au contexte historique. Son dessin est simple, rappelant à la fois la clarté de traits tels celui d’Hergé et la franchise de traits tels celui de Ruben Pellejero. Et il est bien différent de ceux qu’on a observés sur d’autres de ses titres ! Mais il parvient néanmoins à porter de belle manière une très jolie histoire dont la parfaite narration mettra d’accord ceux qui auront profité d’une belle (même si dramatique) histoire d’amour et ceux au visage desquels la critique sur bien des choses aura sauté !

Esprit colonialiste, mépris de celui qu’on déclare son inférieur, bas coups en tous genres, irrespect de la Nature qu’elle soit humaine ou animale… De nombreux coups de griffes sont donnés par les auteurs et les traces qu’ils laissent – ou les plaies qu’ils rouvrent – mettent en émoi en même temps qu’elles rappellent ce qu’a pu générer la toute-puissance auto-proclamée des pilleurs européens sur le sol africain, et notamment sur le territoire de l’actuel Congo Brazzaville, dans ce qui fut l’Afrique Équatoriale Française.
 
Congo-Océan est, vous le constaterez, une bande dessinée forte et belle en même temps qu’elle est nécessaire. Vous apprécierez en outre sa structure puisque le récit se laisse habiter par la légende du calao blanc et s’axe sur de nombreuses comparaisons qui lient graphiquement ou narrativement des personnages à d’autres et le passé au présent (le tronc et la caisse, les scarifications sur le visage du contrôleur et la cicatrice des griffures sur le visage de Lisa, etc…)

Superbe bande dessinée. Une belle découverte, un sincère coup de coeur !
 

Par Sylvestre, le 6 février 2012

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