L'histoire secrète de la G.N.B.C.C.

Au cœur de Dominion, la ville imaginée par Seth, se tient un club aujourd’hui pratiquement oublié de tous où se sont côtoyés les plus grands de la bande dessinée canadienne. Jadis les dessinateurs de presse, de comic strips et autres dessins d’humour y organisaient des fêtes, se retrouvaient en sirotant des cocktails. Seth décrit, dans cette histoire fictive, un monde nimbé de souvenirs ou l’on se remémore les anciens grands artistes qui venaient travailler ici…

Par fredgri, le 22 novembre 2012

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Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur L’histoire secrète de la G.N.B.C.C.

Parcourir cet album c’est en quelque sorte plonger dans une histoire de la BD canadienne, mais plus encore, de la BD tout court. Car ce qui s’y reflète est universel.

On est troublé par le côté fictif de tout ça, car mise à part quelques noms comme Doug Wright la plupart des sources sont invérifiables d’une part et ensuite renvoient vers des œuvres dont on ne trouve de traces nulle part (et pour cause !). C’est donc un album assez étrange, car même si on sait qu’il s’agit ici d’une fiction, on ne peut s’empêcher de s’intéresser aux auteurs dont Seth raconte la vie.

Très vite on est touché par la fascination qui s’opère sur nous, par le charme de ces évocations, de ce paysage qui se dessine sous nos yeux… Une culture riche et polyphonique. Alors Seth bâtit petit à petit cet univers peuplé de dessinateurs, d’œuvres obscures afin d’insister sur le temps qui va, qui passe, sur la nécessité de se souvenir de ce qui nous charmait avant, de ces "amis" qui nous ont accompagné dans nos lectures. Car, en effet, le ton général est nostalgique. Ici on parle de "l’avant", on insiste sur ce qui a disparu, sur "l’oubli" contemporain, cette faculté que les lecteurs actuels ont de tirer un trait sur un patrimoine certes passéiste, mais tellement passionnant.
Et Seth aborde pratiquement tout les genres, de l’intimisme à la SF, en passant par le "super-héros", l’humour, le comics, le strip, l’album, le produit publicitaire… Partout l’image est présente, partout elle nous a nourri et occupé notre quotidien ! Mais derrière ces dessins, il y avait de nombreux auteurs et c’est aussi à tout ces noms, ces plumes que Seth rend hommage en construisant cet édifice, cette Confrérie des Cartoonistes du Grand Nord ou erre encore ces spectres, témoins d’une période faste ou on pouvait se régaler de nombreuses planches, de nombreuses aventures !

Seth se pose donc en guide légèrement en retrait dans ce parcours, dans ces couloirs. Il nous raconte ces biographies, évoque un monde disparu au détour d’un cadre perdu parmi les autres sur un mur ou dans une salle vide…
Son graphisme est très très épuré, une ligne claire grasse, absolument magnifique de pureté, le tout englobé dans un style très didactique plein de charme, de vibration.

Et on joue le jeu très vite, qu’importe si ces histoires aient ou non réellement existé, ce qui compte c’est de perpétuer cet esprit, de se laisser gagner par cet amour de la BD dans son sens le plus large et le moins restrictif.
Il est toujours temps de se souvenir.

A lire avec beaucoup d’attention !

Par FredGri, le 22 novembre 2012

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