CONAN LE CIMMERIEN
La reine de la côte noire (Edition N&B)

A la recherche d’un emploi dans la cité d’Argos, Conan finit par se retrouver devant un tribunal pour avoir couvert la fuite d’un ami mercenaire. Le juge n’étant pas coopératif, le cimmérien lui coupe la tête et prend aussitôt le large. Sa fuite sanglante le fait échouer au port où il s’engage sur le premier bateau marchand en partance. A bord de l’Argus, Conan se met au service du Commandant qui se rend en Kush pour faire du troc avec les rois noirs. Après avoir longé longuement la côte, essuyé quelques échauffourées et dépassé les frontières méridionales de la Stygie, l’Argus atteint sa destination sur la côte noire. Un spectacle de désolation s’offre alors à celui-ci laissant présager un raid de pirates sanguinaires. C’est à ce moment qu’apparaît le navire de la tigresse Bélit surnommée la reine de la côte noire. Connue pour ses exactions meurtrières, le navire marchand tente de fuir mais en pure perte. L’engagement est inévitable et Conan va y mettre tout son cœur et son art. Le combat est âpre et le mercenaire se trouve bientôt face à sa détractrice. Cette dernière va tomber sous le charme du Cimmérien et de l’aura impressionnante qu’il dégage.

Par phibes, le 8 avril 2018

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Notre avis sur CONAN LE CIMMERIEN # – La reine de la côte noire (Edition N&B)

Les éditions Glénat ont décidé de remettre sous les feux des projecteurs l’œuvre qui a fait le succès de Robert Erwin Howard via son personnage de fantasy Conan le Cimmérien. Maintes fois adapté au cinéma (on retiendra la réalisation de John Milius avec Arnold Schwarzenegger), en série Tv, en jeu vidéo, en jeux de société et également en bandes dessinées, cet aventurier de l’âge hyborien fait son come-back via une série d’adaptations concoctées par des auteurs totalement inspirés par cet univers.

Pour les besoins de ce volume, deux artistes du 9ème art de renom s’associent. Jean-David Morvan et Pierre Alary optent pour la mise en lumière de la nouvelle, l’une des plus célèbres, écrite originellement durant l’année 1932 et parue dans le magazine Weird Tales, dans une version au plus proche du récit premier. C’est donc sous une forme intimiste que nous apparaît le fameux aventurier, au travers d’une équipée fantastique qui va nous éclairer à la fois sur le personnage et également sur ses aptitudes (barbare et doué de sentiments).

Cette aventure se veut pleinement réussie dans son ensemble. Jean-David Morvan réalise une césure habile et par ce biais, dynamise son aventure. Sans aucun temps mort, il parvient à jouer sur la puissance charismatique de son héros, jouisseur du moment présent et sans regret, l’associant sans transition à des rencontres hors normes, en particulier Bêlit et le singe-démon. Certes, la violence fait partie intégrante de la destinée de Conan mais se veut temporisée par des élans amoureux très forts. L’histoire qui s’étale sur quelques quarante-huit planches reste donc fortement agréable à parcourir, promettant une bonne dose de sensations et une intensité bien sympathique.

Pierre Alary, de son côté, assure une illustration efficace. Le style graphique dont il est à l’origine et que l’on a fortement apprécié dans la série Silas Corey, se retrouve ici dans ses vignettes dans des effets plus sombres, bien mis en évidence par cette édition en noir et blanc. A n’en pas douté énergisant, son trait joue remarquablement sur la puissance de ses personnages à commencer par Conan mais aussi par la belle Bêlit qu’il croque dans des atours convaincants. Les scènes d’action sont punchies, violentes comme il se doit. A l’aise dans cet exercice, l’artiste n’hésite pas à alterner sur les plans, du zoom le plus grand aux pleines-pages les plus saisissantes.

Une aventure mythologique grand spectacle, version noir et blanc, qui fait toujours sensation, portée ici avec inspiration par deux artistes se complétant à merveille et qui donne envie de voir les autres adaptations signées par d’autres pairs.

Par Phibes, le 8 avril 2018

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