COMPAGNONS DU CRÉPUSCULE (LES)
Le dernier chant des Malaterre

Mariotte, l’Anicet et le Chevalier sont en route pour la grande ville, Montroy la Belle. En ces lieux grouillant de monde, dominés par un solide castel, refroidis par les ardeurs de l’hiver et grevés par le poids sinistre de la guerre de cent ans, vit la descendance des Malaterre avec laquelle le Chevalier partage des souvenirs douloureux. Aussi, ces derniers ne tardent pas à être ravivés par une invitation de la châtelaine, Neyrelle de Malaterre. La destinée du Chevalier est en marche et traîne dans son sillage un bon nombre d’autres, telles celle de ses compagnons de voyage liés à des évènements peu glorieux mais également celle de tout un bourg.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur COMPAGNONS DU CRÉPUSCULE (LES) #3 – Le dernier chant des Malaterre

Après avoir vécu moult péripéties au sein de la forêt ou de la campagne profonde, le Chevalier et son jeune équipage reviennent pour finaliser leurs pérégrinations en un endroit plus urbain. En effet, c’est dans une ville fortifiée que ses derniers échouent pour parachever une quête bien originale.

Fort de cet endroit propice à des échanges de toutes sortes, François Bourgeon organise son périple dans une apothéose de faits et de rencontres les plus diversifiés. Aussi, n’est-il pas attrayant de voir La Mariotte et ses compagnons s’enticher de nouveaux partenaires tels Anaïs et sa troupe de saltimbanques, Aymon le jeune moine, Jacquet le pèlerin… Considérant cette pluralité, l’auteur organise son histoire selon un "chapitrage" bien à propos, dans une profusion de planches (142) inhabituelle et en éludant, cette fois-ci, le côté fantastique.

Conformément au contexte historique dont il nous imprègne depuis le début de sa trilogie à grand renfort de dialogues ancestraux, l’auteur se plait à nous restituer des moments typiques de l’époque médiévale, certes assez complexes, mais emplis de naturalité, de crudité qui conviennent parfaitement à son récit. On ne pourra donc que se plaire à emboîter le pas léger voire sensuel de Mariotte et de ses nombreuses connaissances, malmenées par leur prochain malintentionné et éclatantes de réparties bien tournées.

En terme de graphiques, la qualité picturale s’améliore sensiblement au point de découvrir des travaux d’une richesse époustouflante. En effet, que dire de cette recherche aigue de détail si ce n’est qu’elle est extraordinaire et sidérante. Alors que les personnages qui défilent à tours de bras dans des expressions moyenâgeuses on ne peut plus conséquentes, les décors (représentations du château de Malaterre…), quant à eux, sont d’une authenticité convaincante.

Cher lecteur, il est des chants, même en temps de guerre, qu’il convient d’écouter. Oyez celui des Malaterre, le dernier de surcroît, il ne manquera pas de vous faire vibrer.
 

Par Phibes, le 6 juin 2009

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