COMMUNARDES !
Les éléphants rouges

En fin d’année 1870, les troupes prussiennes sont aux portes de Paris et font le siège de cette dernière. Face au froid qui sévit, au manque de nourriture, à l’absence de travail et à la mobilisation des hommes, la population féminine a décidé de prendre une part active dans la défense de la ville. Aussi, nombreuses sont celles qui cherchent à se faire enrôler dans le tout nouveau bataillon des Amazones de la Seine. Victorine, du haut de ses onze ans, se voit le témoin de cette frénésie populaire qui incite sa mère à s’engager sur la voie de la rébellion et à participer à des clubs féministes. Dans cette ambiance de fronde, la petite fille se prend au jeu de sa mère et, bercée par les prouesses des éléphants d’Hannibal, ne tarde pas à prendre les choses en imaginant un plan pour vaincre le siège prussien. Pour cela, elle espère utiliser Castor et Pollux, les deux éléphants dont elle s’occupe au Jardin des plantes, pour écraser les adversaires de Paris.

Par phibes, le 25 septembre 2015

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Notre avis sur COMMUNARDES ! #2 – Les éléphants rouges

Communardes ! est une saga en trois volets que Wilfrid Lupano, scénariste éclectique, a concocté afin d’évoquer la Commune de Paris, ce gouvernement révolutionnaire de courte durée qui fut mis en place au lendemain de la guerre entre la Prusse et la France. Pour ce faire, l’auteur a décidé de le narrer indirectement en retraçant le parcours de plusieurs femmes (réelles ou fictives) ayant vécu ces évènements.

Ce premier volet qui a la propriété, comme les prochains, de se décliner en une histoire complète, nous plonge dans les prémices de la Commune, au moment où Paris subit le siège des prussiens et que des mouvements féministes se déclarent de plus en plus vigoureusement. Là, dans ce climat de guerre, l’on suit tout particulièrement la petite Victorine dont la mère est associée aux évènements et qui va tenter de prendre une part active à la libération de la Capitale.

Wilfrid Lupano signe ici une histoire qui s’éloigne complètement de l’univers décalé de ses tout derniers ouvrages (comme Les vieux fourneaux, Traquemage, Sept nains…) et vient plutôt, de par le sujet choisi, s’établir sur des bases historiques évidentes. Au travers de Victorine et de ses aspirations de petite fille, on découvre en arrière-plan le climat insurrectionnel de cette fin du 19ème dont une bonne partie était portée par les femmes. A cet égard, sans rentrer dans un didactisme barbant, l’équipée se borne à donner certains repères soit par l’intervention de personnalités de l’époque, soit par des dialogues revendicatifs explicites, et ce, dans un concept qui traduit une très bonne recherche documentaire.

Force est de constater que la formule reste plaisante à lire. Tout en instruisant, elle attise la curiosité. La petite Victorine, en tant que personnage principal, y est pour beaucoup. A la faveur du milieu féministe révolutionnaire dans lequel elle baigne et de ses lectures de conquêtes territoriales, elle nous entraîne plaisamment dans ses ambitions enfantines, dans son ascension qui suscite quelque espoir et qui nous émeut sans difficulté.

La partie graphique réalisée par Lucy Mazel, jeune illustratrice, conforte cette émotion. En effet, cette dernière use d’un trait semi-réaliste aux accents féminins qui a l’avantage de sensibiliser. L’on concèdera que l’artiste sait bien camper le climat révolutionnaire de Paris assiégé au travers de décors qui donnent une très bonne idée de la Capitale à cette époque troublée. De même, au niveau des personnages, l’on pourra apprécier le charisme de ces derniers et en particulier celui de Victorine plongée dans son doux-rêve.

Une première histoire aux accents féministes très convaincants qui conforte le talent multifacettes de Wilfrid Lupano et la jolie maîtrise graphique de Lucy Mazel.

Par Phibes, le 25 septembre 2015

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