Journal autobiographique en bande dessinée

Myriam a 43 ans, un mari, un enfant et un cancer du sein ! Elle se lance alors un défi : raconter sa vie en bande-dessinée. Mais elle ne le fera pas sur un ton dramatique, non, cela sera l’humour…

Par Arneau, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Journal autobiographique en bande dessinée

Il est très dommage que cet album n’ait pas fait parler de lui lors de sa sortie en janvier 2007 ! Il est vrai qu’il touche un point très sensible, presque tabou dans notre société, puisqu’il aborde la maladie, en l’occurrence ici, le cancer. Ce thème est finalement peu fréquent en BD, mais lorsqu’il est traité avec talent cela peut donner des œuvres aussi fortes que "Pilules bleues" ou "L’Ascension du haut mal" par exemple.
Et ce "Comment le cancer m’a fait aimer la télé et les mots croisés" fait justement partie de cette catégorie.

Plutôt que de partir sur une narration linéaire, l’auteur a choisi de fonctionner en petites saynètes sur une ou plusieurs pages. Myriam Engelberg nous fait partager ses réflexions, l’évolution de sa maladie et son rapport avec les autres au quotidien. Loin de tout misérabilisme ou d’excès de sensiblerie, le ton est porté vers l’humour et beaucoup d’autodérision. Cela n’empêche pas au récit d’apporter beaucoup d’émotion avec ce personnage qui alterne entre espoir et désespoir. Face à la difficulté de cette maladie et confrontée au regard des autres, la solitude habite cette nouvelle vie rythmée par les traitements et les programmes de télévision.
La grande force de l’auteur est de nous confronter à la personne que l’on serait réellement dans pareille situation plutôt qu’à celle, idéalisée, que l’on aimerait être. L’empathie est forte pour le lecteur et on est touché par la profondeur qui se cache derrière un vernis de superficialité assumée.

Il est évidemment plus facile et rassurant d’ignorer la maladie, ce qui explique sans doute l’accueil mitigé de ce livre mais ce genre d’œuvre pleine d’espoir et aussi de beaucoup de lucidité est indispensable pour s’ouvrir aux autres et ne pas se voiler la face.

Par Arneau, le 23 avril 2007

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