COMES, LES ROMANS NOIR ET BLANC
1987-2006

Afghanistan, en septembre 1985. Ambre, photographe, réalise un reportage sur place, elle suit un groupe d’afghans. Les hélicoptères russes passent à l’attaque et la jeune femme est blessée à l’œil. Deux mois plus tard, elle revient chez elle, dans les Ardennes, où son père est mort lorsqu’elle était enfant. Elle reçoit la visite de Patrick, un ancien ami d’enfance, mais cette visite dérange Ambre, elle préfèrerait rester seule. D’ailleurs, cela réveille quelque chose en elle, des choses cachées, oubliées depuis l’enfance, qui refont surface…

 

Par berthold, le 20 juillet 2020

Publicité

Notre avis sur COMES, LES ROMANS NOIR ET BLANC # – 1987-2006

Casterman propose en intégrale de découvrir l’œuvre de Comès, né en 1942 et décedé en 2013, un des auteurs "cultes" de la collection "A suivre". Nous avons ainsi droit à deux beaux volumes qui nous permettent de replonger dans l’univers atypique de ce maître du noir et blanc.

Ce volume regroupant la période 1987-2006, compile les albums suivant: "L’Arbre-Coeur", "Iris", "La Maison où rêvent les arbres", "Les Larmes du Tigre" et "Dix de Der".

Cinq belles histoires, cinq récits émouvants qui surprennent, qui ne laissent indifférent.
L’Arbre-Coeur, par exemple, est un de ces récits, fantastique, que le lecteur lit (et relit) avec un certain plaisir. Comès est un vraiment un conteur hors pair, un maître du noir et blanc qui sait mélanger le récit contemporain, le suspense, le drame et le fantastique. Lorsqu’on lit cet album, on découvre que la jeune femme a quelques soucis psychiatriques. Elle a d’autres personnalités en elle : Bébé, le Nain et le Vieux. Le retour dans la maison des Ardennes vient réveiller tout cela. Petit à petit, on apprend ce qui s’est passé dans son enfance et ce qui a été responsable de la mort de son père. Comès montre la bêtise humaine, la "connerie" devrais je dire, de certaines personnes qui, en pensant s’amuser vont provoquer le drame.
Avec Dix de der, l’auteur traite de la seconde guerre mondiale et de l’offensive menée par l’armée allemande en 1944 dans les Ardennes belges. Une région qu’il connaît bien. Comme toujours avec cet auteur, c’est somptueux, un récit tragique teinté d’humour noir, une réflexion sur la guerre, les conflits humains, et toujours un soupçon de fantastique. Certains passages m’ont fait penser à Ernie Pike de Pratt et Oesterheld : voir les scènes de batailles ou certains dialogues, d’ailleurs, Hugo Pratt admirait Comès. Cela me fait penser à Tardi aussi. Peut être à cause du noir et blanc, les effets de lumières.
C’est aussi un récit fantastique avec ces trois fantômes perdus dans ce trou et attendant un quatrième partenaire pour jouer à la belote. Peut-être que ce sera ce jeune soldat américain qui n’a pas encore connu le feu du combat ? A noter que les dialogues sont très bons, surtout ce qui concerne les échanges entre les deux corbeaux ou les fantômes, un Français et un Allemand morts lors de la grande guerre et un alcoolique mort d’une cirrhose du foie entre les deux guerres.
Avec Les Larmes du Tigre, Comès se lance dans un récit initiatique amérindien et dans La Maison où rêvent les Arbres, il nous invite à un récit poétique noir et lumineux aussi.

Le graphisme en noir et blanc de Comès nous laisse sans voix. Il fait des merveilles avec ses zones d’ombres,dans la lumière… Il impressionne par cette maitrise, il installe des atmosphères incroyables qui nous entrainent dans de sombres histoires, pleines de la poésie

Cette intégrale est une très belle occasion de découvrir le travail de Comès, un auteur majeur dont l’on peut enfin admirer la virtuosité.
Indispensable.

 

Par BERTHOLD, le 20 juillet 2020

Publicité