COMBATTANTS (LES)
10 jours en Mai

En ce mois de mai 1940, la grande offensive lancée à l’ouest par les allemands a provoqué sur les routes du nord de la France le déplacement d’un flot énorme de personnes fuyant les zones de combats destructeurs. Sur l’une de ses voies qui mène à Saint Rémy en Artois, le physicien Godfried Staelens et ses compagnons se voient bloqués dans cette bourgade à la suite d’un raid allemand. Alertés par des collègues de l’institut scientifique qui craignent que les travaux menés par celui-ci soient détournés par le 3ème Reich, les services du Colonel Delaigue désigne le Lieutenant Fernand Beaujour, basé sur Verson, pour tenter d’organiser la récupération du savant. Compte tenu du contexte guerrier et de l’approche imminente de l’oppresseur, la mission dans laquelle l’officier français va s’investir est loin d’être une sinécure.

 

Par phibes, le 7 février 2011

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Notre avis sur COMBATTANTS (LES) #1 – 10 jours en Mai

Laurent Rullier, le père de Victor Levallois et d’Antoine Sèvres remet les couverts chez l’éditeur Delcourt pour une nouvelle saga, puisant cette fois-ci ses bases dans le second conflit mondial. Associé pour la circonstance à Hervé Duphot, auteur ayant adapté Le tour d’écrou d’Henry James, ce sympathique duo met à l’honneur les pérégrinations militaires intra hexagonales d’un officier français, le lieutenant Fernand Beaujour.

Cette première mission est comme il se doit l’occasion de présenter le héros qui va sévir dans les 48 pages que constitue l’histoire. Sans réellement expliciter en profondeur le caractère de ce dernier, Laurent Rullier privilégie la sympathie, l’intégrité et le côté volontariste du personnage ô combien efficace et téméraire. Il y adjoint un compagnon de dernière minute tout aussi efficace et plein de bonnes volontés à savoir un petit rouquin répondant au nom bien français Marcel Guérin.

L’épisode est agréable, et reflète très correctement l’atmosphère tendue de l’époque guerrière sans pour autant être ténébreuse. Faisant appel à un petit travail documentaire lié à l’époque incriminée (mai 1940), le récit se déguste linéairement, selon des circonvolutions simples, sans fioritures apparentes. Les rebondissements ne sont certes pas d’une teneur ahurissante mais ont le grand avantage d’être proches d’un certain conformisme, d’une certaine réalité respectueuse que le lecteur adepte d’aventures classiques appréciera sans contestation.

Graphiquement, Hervé Duphot reste dans la lignée de son travail précédent. Son trait demeure assurément classique, non dénué d’intérêt toutefois puisqu’il est en totale harmonie avec l’aventure non alambiquée impulsée par le scénariste. Utilisant un découpage traditionnel, les planches se révèlent dans des dimensions évocatrices agréables, dotées de personnages convaincants et d’arrière-plans bien étudiés. On pourra remarquer que l’artiste excelle dans la réalisation des décors baignés par les ombres (couchers de soleil), usant d’un encrage plus prononcé et une colorisation orangée qui donne un charme des plus probants.

Un premier tome qui donne envie de lire la suite des péripéties dont on ne sait si elles seront menées par les mêmes protagonistes (le lieutenant Beaujour et le soldat Guérin) et qui seront prisées plus particulièrement par les amateurs de récits classiques.

 

Par Phibes, le 7 février 2011

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