COLOCATAIRES (LES)
Retour sur investissement

"- Excusez-moi, je cherche le nouvel album des colocs !
– C’est là, sur votre droite. Y’en a 300, vous pouvez pas les louper…"

Une telle réplique semble bien utopique aujourd’hui. Pourtant en compagnie des 4 colocataires sur le point de se séparer, car l’appart dans lequel ils vivent va être vendu, il est encore possible de rêver, de piquer des crises de rire ou d’être étonné. Ainsi, Julien, Toine, Jean-Mi et Max vont refaire leurs paquets.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur COLOCATAIRES (LES) #3 – Retour sur investissement

Toutes les bonnes choses ont une fin. C’est donc le dernier tour de piste des 4 colocataires. Ce troisième tome met un terme à la série et à la colocation en même temps. Chacun reprend sa route mais avec un peu plus de kilomètres au compteur. Les expériences heureuses ou non se sont accumulées. Elles ont enseigné aux quatre garçons quelques règles de vie dont les principales relevant de la communauté qui sont celles du partage, de la concession, de l’écoute et de la compréhension.
Les auteurs ont trouvé un ton juste sans imposer de morale ni de jugement. Ils mettent en avant quelques tableaux d’une vie probable, voire usuelle de nombreux d’entre nous qui vivons en groupe soit par choix personnel soit par décision pratique et raisonnable.

On apprend à voir sans regarder et à parler sans insister. Les relations s’installent. Les personnages font comprendre que chaque individu est unique et respectable. Les hommes grandissent. Ils s’investissent plus ou moins dans une vie qui se construit à plusieurs. Et puis la maturité invite à la lucidité. Les coups font plus mal. Les faux pas coûent plus cher mais certaines situations s’éclairant, même au prix fort, donnent une carrure plus intéressante aux personnages.

On notera un 0 pointé pour la marchande de fruits et légumes refusant l’aumône d’un fruit par terre à un SDF et à la jeune Lise pour sa dénonciation dont je ne dirai rien de plus pour ne pas dévoilier toute l’histoire.

Le dessin est toujours aussi solide. Le style ligne claire vient d’être mis à l’honneur avec l’annonce du grand prix à Angoulême pour Dupuy et Berbérian. Même si Christopher inscrit davantage ses récits dans un climat social et citoyen alors que ses confrères décrivent davantage un certain parisianisme bourgeois, le trait simple et stylisé est reconnu et c’est un véritable hommage que viennent de recevoir les artistes issus de cette école.

Le mot de la fin sera pour Fabienne Thibault qui chantait ingénuement :

On danse les uns avec les autres
On court les uns après les autres
On se déteste, on se déchire
On se détruit, on se désire

Mais au bout du compte
On se rend compte
Qu’on est toujours tout seul au monde

Par MARIE, le 13 février 2008

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