La colline empoisonnée

Il y a ce jeune moine novice qui apprend l’humilité dont il doit savoir faire preuve. Il y a aussi cette écolière, son petit frère, et son camarade qui comme personne sait faire danser son cerf-volant dans le ciel du Cambodge. Malheureusement, cette jeunesse insouciante va être bouleversée par l’arrivée au pouvoir des Khmers. C’était en 1975…
 

Par sylvestre, le 21 juin 2010

Notre avis sur La colline empoisonnée

Au fil de très nombreuses pages au cours desquelles l’auteur nous fait ressentir la lenteur et la douceur d’un temps qu’on aimerait infini s’installe un malaise qu’on n’analysera qu’une fois percé le mystère des passerelles narratives tendues entre le Cambodge de l’année 1975 et l’Europe où sont arrivés, nombreux, des réfugiés quittant cette région asiatique en proie à la guerre.

Nous évoquant ledit conflit sans trop nous le montrer puisqu’il a choisi de nous faire vivre les choses par le regard des enfants qu’il met en scène, Freddy Nadolny Poustochkine parcourt à l’envers le souvenir personnel qu’il a de voisins de palier réfugiés et revient graphiquement aux sources de leur malheur et de leur exil, se projetant lui-même redevenu enfant, entre rêve et réalité, sur le chemin de ces enfants cambodgiens ayant pour certains fui leur terre, ayant pour d’autres dû subir, voire agir, dans le cadre de ces problèmes de grands qui les dépassaient.

En tissant de nombreux liens plus ou moins symboliques entre ses personnages et entre leurs lieux de vie, l’auteur perd un peu le lecteur qui ne réussit pas toujours à comprendre la logique des enchaînements temporels. Le fait est que cette œuvre graphique d’une beauté toute naïve qu’on lui doit aux éditions Futuropolis rend un hommage sincère à tous ces innocents du bout du monde dont l’histoire l’a touché au point qu’il a fini par être régulier voyageur dans ces contrées où une partie de son âme s’est depuis installée…
 

Par Sylvestre, le 21 juin 2010

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