COGNAC
Un mort dans l'arène

Sous le couvert de son reportage sur le succès du Cognac qu’elle réalise avec l’appui de Fernand, un distillateur à la retraite, la reportrice Anna-Fanély Simon s’est mise en tête de mener son enquête sur le drame passionnel qui a coûté la vie de son ancienne amie Alice. Après quelques investigations, la jeune femme a la quasi-certitude que cette tragédie cache en fait un cambriolage qui a mal tourné. Elle en réfère à la police mais obtient une fin de non-recevoir. Aussi, fait-elle appel à son ami parisien Connor pour qu’il puisse l’aider dans ses recherches. A peine arrivé, ce dernier dont l’originalité crispe un tantinet Fernand se fait déjà une opinion de l’affaire et propose, d’un commun accord avec ses partenaires, de se faire passer pour un riche collectionneur farfelu à la recherche d’eaux-de-vie préphylloxériques, comme celles qui ont été dérobées chez Alice. Parviendront-ils à appâter les voleurs ? De plus, se pose la question de savoir si Fernand est réellement fiable ?

Par phibes, le 15 juillet 2016

Notre avis sur COGNAC #2 – Un mort dans l’arène

C’est sous les arômes pleins de promesses des fameux crus cognaçais que se poursuit l’enquête menée par la reportrice Anna-Fanély Simon. Eric Corbeyran et Jean-Charles Chapuzet reviennent donc pour nous livrer la deuxième et avant-dernière partie de leur thriller qui a la particularité de jouer sur les deux tableaux que sont le didactisme et la fiction policière.

Si le premier épisode initiait l’intrigue tournant autour du drame vécu par un couple de producteurs de Cognac tout en évoquant l’univers du spiritueux, ce deuxième volet fait avancer l’aventure tout en lui donnant un peu plus de consistance. Nous savons dorénavant que cette tragédie cache un double assassinat perpétré par des malfaiteurs à identifier intéressés par des eaux de vie anciennes produites avant la crise du phylloxéra (fin 19ème). De fait, l’on retrouve l’héroïne, Anna, dans cette double mission qu’elle s’est donnée et qui lui permet, ici, de profiter, en sus de l’acariâtre Fernand, d’un nouveau renfort, celui de l’original Connor.

Force est de constater que le récit, découpé avec maîtrise, fait preuve d’un déroulement à rebondissements efficace, sans temps mort, via une galerie de personnages qui bénéficient d’une très bonne crédibilité. Faisant le lien avec entre les différents protagonistes, Anna excelle dans son rôle d’enquêtrice. Si Fernand tend à se cantonner dans sa fonction de professionnel vinicole ne pratiquant pas la langue de bois, il n’en demeure pas moins que son personnage, sous l’effet des doutes communicatifs du farfelu Connor, suscite bien des questions. D’ailleurs, ce dernier prend ici toute sa place dans les investigations et catalyse, sous le couvert de son piège, un tantinet tous les moments les plus forts, allant du plus physique au plus tragique.

Au niveau de la mise en images, Jean-Luc Brahy conserve ce trait pour le moins réaliste qu’il a mis en valeur dans la première partie de ce triptyque. Colorisé avec justesse, son dessin est suffisamment explicite pour camper le territoire cognaçais et maintenir un climat soupçonneux quant aux orientations de l’enquête. A cet égard, ses personnages bénéficient d’une très bonne présence et ont le mérite, de par leur vraisemblance, à rendre concluante l’affaire policière.

Une deuxième partie rondement menée qui fait monter en température une fiction somme toute bien délectable.

Par Phibes, le 15 juillet 2016

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