(bosanska slika)

Aurélien est photographe pour "Le cri du peuple". Un jour il tombe sur un article qui lui parle d’une action humanitaire qui va bientôt permettre de convoyer de la nourriture en Bosnie. C’est une excellente occasion pour tenter de faire partie du voyage et ainsi proposer un reportage plus conséquent pour son journal…
L’expédition commence, premiers arrêts, première nuit, les gens se découvrent un peu plus, on se raconte les expéditions précédentes et la Bosnie qui se profile, avec ces futures rencontres, ces témoignages…

Par fredgri, le 17 avril 2013

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Notre avis sur (bosanska slika)

Je ne sais pas trop pour vous, mais c’est vrai que cette guerre entre serbes, croates etc je n’y ai pas réellement compris grand chose. Il faut dire que ça a tellement dérapé, que les intérêts des uns et des autres ont largement pris le dessus, qu’à la finale…

Alors en ouvrant cet album je ne sais pas trop ce que j’attendais. J’y suis venu car le graphisme me plaisait vraiment beaucoup, une sorte de Chauzy en plus lâché, pourrait on presque dire.
Il faut dire que François Ravard fait ici du très bon boulot, sa façon de dépeindre ses personnages, de jouer sur les expressions, il a un trait plein de charme et très attachant ! Évidemment, ce trait est complètement au service de l’histoire, il ne s’octroie pas davantage d’espace, au contraire de ce que, par exemple, Emmanuel Lepage avait pu construire dans "Un printemps à Tchernobyl. On pourrait presque dire qu’en dehors des qualités même de son dessin Ravard s’efface pas mal devant Aurélien Ducoudray qui est ici à la fois le héros du récit, mais aussi le vecteur de toutes les émotions.

Car ce qui est très vite important, en fin de compte, dans cet album c’est le parcours du photographe, et la façon dont ce pays et sa situation vont le changer profondément. Ainsi on est là quand il apprend qu’un convoi va bientôt partir, on le voit prendre ses premiers contacts, intégrer l’équipe et commencer le voyage, on est à ses cotés quand il arrive sur place, quand on lui fait la visite, quand il prend ses premiers clichés, quand il voit la douleur et la misère…

Les auteurs ne s’appesantissent pas sur les horreurs de cette après guerre, on a bien quelques témoignages, quelques images, à un moment donné Aurélien tente de raconter les tenants et aboutissants de ce conflit, néanmoins il s’agit davantage de poser un cadre que de vraiment s’y attarder. La situation est suffisamment parlante et tendue pour ne pas aller trop forcer sur le pathos même si on ne peut pas complètement l’éviter !

Avec cet album on revient donc sur ces actions lancées bénévolement, grâce à des aides grappillées par-ci par-là. Cela reste très important d’insister sur cet engagement collectif, social, sur ces ONG car ce sont elles qui vont sur le terrain et qui s’adressent aux populations. Et c’est en partie la raison pour laquelle Aurélien s’engage dans ce convoi, car oui il y a ce reportage photo, mais cet appareil n’est qu’une façon de mettre un cadre à son regard, de concrétiser une émotion, un coup d’œil "volé"…

Un très bel album qui se perd un peu dans certains petits détails anecdotiques, mais qui garde une vraie texture très agréable !

Par FredGri, le 17 avril 2013

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