La clef du château rose

En cette année 2002, alors que sa grand’mère vient d’être placée en maison de retraite, Matthieu et ses oncles se chargent de faire un dernier tour dans l’ancienne demeure familiale de la Roche-la-Molière qui vient d’être vendue. Récupérant les dernières affaires restantes, le jeune homme ne peut s’empêcher de se remémorer les instants savoureux vécus en ces lieux pleins de chaleur et également de mystères. En particulier, il se rappelle de cet été 91 où avec son frère Thomas, ils s’étaient lancés dans une chasse au trésor entreprenante qui devait leur permettre de marcher sur les pas de chevaliers ayant séjourné dans l’ancien château rose et croiser le sillage du Général de Gaulle et autres mystérieux personnages.

Par phibes, le 19 janvier 2013

Notre avis sur La clef du château rose

Illustrateur stylicien de talent, Matthieu Forichon se lance dans la réalisation d’album de bande dessinée. Pour cette première incursion dans cet univers, il opte pour un récit intimiste, un récit qui met en évidence son propre vécu et qui prend pour origine la vente de la maison familiale où cet artiste passait une partie des grandes vacances lorsqu’il était enfant.

Présenté comme un one-shot, cet ouvrage bénéficie d’un potentiel réellement intéressant. En effet, le lecteur est appelé à se plonger dans les souvenirs de l’artiste suscités par son retour dans la demeure parentale. Par ce biais, l’émotion est assurément bien présente puisque l’auteur ne se prive pas de nous faire partager sa lente déambulation à travers les murs de cette maison et surtout les visions qu’elle génère. A cet égard, on pourra apprécier l’interpénétration du passé et du présent qui se veut bien adaptée au point que la bascule entre les époques se fait sans heurts.

Dans ses élans un tantinet nostalgiques, Matthieu Forichon crée une sorte de fil rouge inhérent à la recherche d’un trésor ancestral et qui, dans le fantasme enfantin, trouve des liens avec des personnages, certains mystérieux, d’autres illustres. Faisant appel à un verbiage sans excès et subtilement basique dans les dialogues, l’évocation touche sympathiquement de par sa générosité et ses accents malicieux. Toutefois, elle n’élude pas un certain humour que l’auteur nous sert avec une véritable espièglerie (voir particulièrement le passage concernant la visite des deux enfants à la Mairie pour le château rose).

Graphiquement, Matthieu Forichon s’en sort très honorablement. S’écartant un tantinet de ses illustrations numériques, ce dernier opte pour un travail tout en naïveté et suffisamment expressif. Ce choix se veut ainsi conforme aux ambiances puériles des souvenirs du personnage principal et par ce biais, a un impact probant sur la sensibilité du lecteur. Le jeu des couleurs est également très adroit pour bien camper les évocations des différentes époques.

Un remarquable récit intimiste qui touchera plus d’un lecteur par sa simplicité, sa sensibilité, sa chaleur et son authenticité. A lire par toute la famille !

Par Phibes, le 19 janvier 2013

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