Claude Gueux

Paris, au début du XIXe siècle. Un certain Claude Gueux vole du pain et du bois pour permettre à sa femme et leur fille de manger un peu. Les gendarmes viennent l’arrêter et l’emmènent en prison pour y purger une peine de cinq ans. Cependant, Claude est un gaillard de grande taille qui ne se suffit pas de la maigre pitance pénitentiaire. Il se lie d’amitié avec un autre prisonnier appelé Albin qui accepte de partager sa propre ration ! En parallèle, Claude devient de plus en plus populaire parmi les autres et cela finit par rendre jaloux le directeur de la prison qui, agacé, décide de séparer les deux amis…

Par fredgri, le 17 juin 2021

Notre avis sur Claude Gueux

Basé initialement sur le texte de Victor Hugo qui était lui même inspiré d’un fait divers, cet album nous entraîne dans un récit édifiant qui met en avant les réalités de la vie carcérale en France, au début du 19ème siècle ! Le "héros", qui vit très pauvrement, en compagnie de sa femme et leur fille, finit par voler de quoi les nourrir et les chauffer quelques jours. Le geste n’est pas forcément catastrophique et la peine qui est alors infligée prend très vite des dimensions disproportionnées. Mais ce qui va vraiment être au centre de l’histoire c’est l’entêtement du directeur qui décide, sur un coup de tête, jaloux de la popularité de ce Claude Gueux, de le sanctionner indirectement en le séparant de son ami… La tension monte et l’on devine progressivement l’issue de l’intrigue !

Le scénario suit donc l’évolution de l’affaire, sans trop broder en périphérie. Le traitement reste sec, voir presque clinique. Mais, même si l’on aurait pu souhaiter un peu plus d’émotion, plus de travail de fond sur les conditions de vie de ces prisonniers, sur l’époque, sur le cadre tout simplement, cette lecture reste plutôt prenante, avec ces portraits pris sur le vif, ces trognes, l’impression de glisser nous même entre ces murs !

Au risque de me répéter, le récit peine malgré tout à émouvoir, à vraiment prendre aux tripes. Le rythme est feutré, cette vie de prisonnier semble plutôt molle et éteinte, loin de cette rage ou du désespoir auxquels on pourrait s’attendre, loin de cette dureté condamnable, du contexte de l’époque.
Sous des dehors techniques parfaitement maîtrisés, le scénario de Séverine Lambour est bien mené, très bien construit, les planches de Benoit Springer sont très belles et tout et tout, l’ensemble n’en est pas pour autant "habité" par une hypothétique passion, par une cause, comme peut l’être le texte de Hugo, par exemple !

Il en résulte un album très carré, qui nous fait passer un bon moment, mais qui aurait pu être plus…

Par FredGri, le 17 juin 2021

Publicité