Cité lumière

Alors qu’il va chercher son lait matinal, Ray Banana tombe par hazard sur la vitrine d’une galerie d’art ou est exposé un tableau représentant un homme qui lui ressemble étrangement ! Intrigué Ray décide de retrouver l’artiste auteur du dit tableau, un certain Revàl Zelantius qui vit à Paris. Le voilà ainsi entrainé dans une hstoire de traffic de tableaux, de drogues ou se mélangent le KGB, le moulin rouge, des vamps, des sosies…
Dans la seconde partie de cet album nous découvrons les premières apparitions de Ray Banana, plus furtives, au sein de divers supports comme « L’Echo des Savanes »…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Cité lumière

Dans cet album, la question qui revient sans cesse est « mais qui est ce Ray Banana ? » Tout d’abord la première histoire qui est originellement sortie en 86 nous emmène dans les pas de ce héros qui décide de tirer au clair cette histoire de portrait. Se peut il qu’il ait perdu la mémoire ? Nous n’en saurons pas plus car au fond tout ne sera finalement qu’une méprise, une vague histoire de sosie ! Néanmoins avec cette aventure Ray Banana se positionne véritablement en personnage de second plan, un gars que personne ne connait et qui en s’infiltrant dans un truc qui ne le regarde pas finit par forcer les véritables protagonistes à se révéler et à régler pour de bon cette intrigue. Ray Banana n’est donc pas un personnage au charme ravageur et à la chance insolente, non, c’est un quidam un brin typé qui se retrouve toujours baladé au grès de sa fantaisie…
Mais voila, la deuxième partie de cet album, consacrée aux premières histoires de Ray dessinées par Ted benoit, nous présentent plutôt ce personnage comme une sorte de truand qui aurait, un moment donné, travaillé pour le président et qui, après s’être fait virer, aurait décidé de vivre tranquillement du produit de ses vieilles entourloupes. On n’en sait pas plus !
Car il est là aussi l’intérêt de ce « héros » et de son auteur, le côté flou, l’ambiguité, qu’importe qui est ce gars, on s’en fout car ce qui compte c’est ses histoires !!!
Et pour le coup on est gaté, on se retrouve pour de bon dans un vrai polar digne de Hammett et Chandler, des vamps, des truants et des petits gars pour filer un coup de main, tout y est et c’est du pur bonheur, je regrette juste la folie qui planait sur « Berceuse électrique » ! Mais en attendant on retrouve un Ted benoit en pleine forme, un trait magnifique, de la ligne claire de virtuose et très réaliste ! Bref c’est splendide et bien écrit !
Pour ce qui est des premières histoires parues entre 77 et 82, c’est plus brouillon mais plus expérimental aussi. L’auteur se permet de jouer avec les codes de la BD, il mélange des textes publicitaires avec les textes narratifs, joue sur le temps dans l’histoire, sur les ellipses, c’est parfois hermétique mais en tout cas c’est très intéressant ! De plus on se rend compte aussi de l’évolution du trait de Ted Benoit, les débuts sont plus de la veine réaliste, ombrée et donc rien à voir avec la ligne claire. Ray Banana est lui aussi différent, plus commun, un look plus looser encore, moins « Clark Gable », il est aussi plus cruel et « mauvais gars ». On peut se demander si finalement Ted Benoit n’a pas préféré se contenter d’entrainer son personnage vers des voies plus classiques qui lui permettent de vraiment affiner son dessin vers une certaine pureté graphique mais qui n’a plus, forcément, l’audace des débuts !!!
Personnellement je ne le regrette pas, car j’adore ce trait mais…
Ray Banana est un drole de héros qui, grace à la collection « Classiques » de Casterman, revient enfin sur le devant de la scène, permettant ainsi au jeune lectorat, ne le connaissant pas trop, de se rendre compte que Ted Benoit n’est pas seulement le dessinateur de deux Black et Mortimer, mais plutôt le génial créateur de ce mystérieux homme aux lunettes noires ! A consommer sans aucune modération !

Par FredGri, le 6 septembre 2003

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