CINQUIEME EVANGILE (LE)
L'antre de Cerbere

Guillaume de Tyr poursuit son enquête sur la disparition des treize jeunes filles marquées de la main de Fatima. Soutenu et accompagné par le tout jeune roi Baudouin, il commence à entrevoir une trame derrière ce qui, en ces temps troublés, aurait pu passer pour un simple fait divers.

Par olivier, le 19 novembre 2009

Publicité

2 avis sur CINQUIEME EVANGILE (LE) #2 – L’antre de Cerbere

Jean-Luc Istin est décidément un grand scénariste de thriller, car, quel que soit le support choisi, la mythologie celtique avec Les druides ou Merlin, ou l’historico fantastique avec L’ordre des dragons, le résultat est toujours prenant et Le Cinquième évangile fait partie de cette catégorie d’albums, intelligents et inventifs, qui entrainent le lecteur, de rebondissements en révélations, dans une aventure palpitante.
Istin est passé maître dans l’art de mêler, pour le plus grand bonheur de ses lecteurs, des ingrédients historiques, ésotériques et criminels le tout lié avec une sauce où l’humain, dans sa cupidité ou son abnégation, reste, malgré tout, le moteur principal de l’intrigue.
Quel épisode historique autre que les croisades marque le mieux la folie des hommes, lorsqu’une guerre est entreprise au nom de Dieu, quel que soit le nom que ses fidèles lui donnent, alors tout est permis, et quant les armes loyales, chevaleresques ne donnent pas le résultat rapide escompté, alors la traitrise et le meurtre arrivent à trouver dans l’esprit de certains leur justification.
Jean-Luc Istin travaille toujours sur des bases historiques ou religieuses précises qui donnent au récit une assise crédible et pour le lecteur un sentiment de réalité connue.
La base historique est placée depuis le tome 1, il s’agit de la période intermédiaire entre la seconde et la troisième croisade qui voit l’émergence du grand Saladin.
La base religieuse, outre le conflit entre chrétiens et musulmans pour la possession des lieux saints, permet, elle, à Jean-Luc Istin d’introduire une dose d’ésotérisme dans le scénario. Les évangiles apocryphes sont, avec Marie Madeleine épouse du Christ, un des thèmes de prédilection dans la littérature où l’ésotérisme tient une grande part, pour ne pas dire la seule tant parfois ces ouvrages sont scénaristiquement pauvres. Mais Istin a l’idée en s’appuyant sur la légende de cet évangile renié par l’église d’en faire une arme non pas intra chrétienne mais inter religions.
Saladin, homme cultivé voit dans cet écrit la possibilité de détruire les fondements mêmes de la religion de ses ennemis les chrétiens, les Templiers eux cherchent à s’en emparer à tout prix, pour assoir leur pouvoir sur l’église, autre légende utilisée par Istin.
Tout l’art délicat du scénariste est d’arriver à construire une histoire où tous ces éléments se combinent adroitement, harmonieusement pour nous offrir un vrai thriller palpitant et vivant.
Petit détail qui mérite à peine d’être souligné, pinaillerie de chroniqueur, mais plongé dans son intrigue, Istin en oublie un peu son catéchisme, Saladin, homme cultivé, au fait des dogmes de la religion chrétienne, ne peut toutefois pas citer le concile de Trente qui ne se tiendra que 4 siècles après sa mort.
Le dessin de Montaigne est précis, travaillé dans les détails. Les décors sont riches, et témoignent d’un travail de recherche approfondi, ses rues et maisons du moyen âge sont criantes de vérité et ses vues de Jérusalem sublimées par les couleurs d’Elodie Jacquemoire nous aspirent dans l’histoire.
Que celui qui n’a jamais vu un lever de soleil sur la ville sainte, grandiose et paisible à la fois, alors que les tribus et troupes sarrasines se rassemblent aux portes du désert se rassure, c’est un voyage et une découverte que nous offre ce dessinateur talentueux.
Il n’y a pas de personnages de second plan pour Montaigne, tous sont dessinés avec la même finesse d’expression que les premiers rôles et il est impossible de confondre les personnages entre eux tant il s’applique à donner à chacun un visage qui est le reflet de son âme et de sa vie, les regards sont particulièrement expressifs et donnent aux protagonistes une profondeur et un réalisme que les mots seraient incapables de décrire. Il y a de l’émotion dans ces regards.
Les quelques cases de combat rapproché, de bagarres de rue, sont peut-être un peu trop manga à mon goût mais ne choquent pas dans un album ou le mouvement et l’action alternent dans un équilibre subtil et où le découpage soutient le rythme du scénario.
Le premier tome était prometteur, posant les bases de l’intrigue, ce second opus emporte le lecteur dans un thriller passionnant où les enjeux politiques, personnels et religieux s’entrecroisent habilement menant le lecteur vers une conclusion qui, même si on en connait historiquement l’issue, maintient et ménage encore tout le suspens.

Par Olivier, le 19 novembre 2009

Lorsque j’ai lu le premier tome, je ne m’attendais pas à être pris dans ce récit. Je m’attendais encore à un récit inspiré par le succès du Da Vinci Code et de toute une flopée de récits du même gabarit. Mais là, je me suis fait prendre par l’histoire. Le premier tome était une "bonne claque" comme l’on dit si bien. J’attendais donc impatiemment la sortie du tome 2.

Fin novembre 2009 : le voilà disponible. Enfin.

Je me suis installé confortablement ce matin pour le lire.

Quelle claque !

Le récit imaginé par Istin est digne d’un grand thriller mélangé à un récit historique, avec un peu d’ésotérisme. Plusieurs intrigues haletantes, aux suspenses prenants, éprouvants, guettent le lecteur à chaque coin de page.Ce tome révèle aussi un rebondissement dans le récit qui en laissera plus d’un sur le carreau. Je ne vais pas en dire plus sur ce scénario habile, écrit de main de maître par Jean-Luc Istin, Olivier vous en parle si bien.

Le dessin de Montaigne est vraiment superbe. Son graphisme s’est amélioré depuis le tome 1. Ses personnages sont magnifiques et ont de la présence, de la prestance. Son Saladin est superbe. Son Baudouin a du charisme. Que dire de plus sur les autres chevaliers? Ca, il faudra que vous le découvriez par vous-mêmes.
Les scènes d’action sont surprenantes aussi et ne font pas très manga, à mon goût.

Bref, je vous invite à découvrir les secrets du 5ème évangile.

Par BERTHOLD, le 29 mai 2010

Publicité