Cinérama

A travers les 8 parties de cet album, Charles Berberian parle du cinéma qui l’a fasciné. Ce cinéma à base de films kitch comme "L’homme qui sauve le monde", "I love you" avec Farid el Atrache, "Paroles et musique", "Ultraman", "L’affaire de l’iris sanglant" avec Edwige Fenech ou encore "La fille de Frankenstein"…

Par fredgri, le 4 avril 2012

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Notre avis sur Cinérama

On a tous, je crois, des films qui nous restent en mémoire, et pas forcément des plus glorieux. Mais il est bon aussi d’apprécier des "œuvres" limite mal faîtes, sous le vague prétexte que c’est rigolo, et pourquoi pas même un peu fascinant à regarder. Après tout, l’expérience du cinéma, quand on est gamin, a un je ne sais quoi d’hypnotique, de sacré…

Et Charles Berberian, avec cet album, veut aussi rendre hommage à ce cinéma en dehors des sentiers battus, qui a existé malgré son mauvais goût affiché, qui ne tenait que sur les frêles épaules d’une starlette ou sur la gloire d’un chanteur romantique. On rigolait, ils se foutaient des baffes, on y croyait, ils se lançaient dans des grandes envolées mièvres ! Il n’y a aucune autre magie que celle du grand écran, de l’expérience partagée avec les autres spectateurs. Et le petit Charles qui se tient dans ce fauteuil, perdu dans le regard de Edwige Fenech, c’est tout un regard qui se forme avec l’aspect le plus populaire de ce média comme guide.

Alors oui, il se moque, mais cela reste toujours assez tendre tout de même envers ces impressions qui le gagnèrent pendant qu’il se tenait là-bas, devant l’écran, on sent qu’il éprouve encore beaucoup d’amour pour le jeune spectateur qu’il était. Il reconnait rapidement la qualité très discutable de ces films et de ces "stars", mais il n’y a aucune condamnation, juste quelques pensées vers ces souvenirs, avec un peu de regret dans la voix, la nostalgie d’un cinéma complètement décomplexé, loin des grands discours auteuristes du moment, qui ne se posait pas mille et une questions.

Oh, il ne cache nullement qu’à ses yeux ces films sont pour la plupart des gros navets, c’est juste qu’à leur façon ils ont modelé une partie de son éducation cinéphilique, au même titre que des œuvres plus exigeantes, plus tard !
Mais les anecdotes qu’il ressort sont souvent assez savoureuses, décalées et justes. En peu de planches, il tombe sur la bonne réflexion, sur le détail qui touche au but tout de suite.

Donc, non seulement cet album va certainement ranimer pas mal de choses, des souvenirs qui vont faire sourire, mais surtout c’est une très agréable lecture (qui rappelle aussi son remarquable "Jukebox").

Par FredGri, le 4 avril 2012

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