Cinema Panopticum

Une jeune fille d’une dizaine d’années, peut-être être un peu plus, peut-être un peu moins, n’a que quelques sous en poche. Ses quelques pennies ne seront pas suffisants pour s’offrir un tour de manège à la fête foraine, la seule attraction qu’elle va avoir les moyens de se payer est l’énigmatique Cinema Panopticum…

Par melville, le 17 avril 2010

Publicité

Notre avis sur Cinema Panopticum

Thomas Ott est un auteur avec un univers bien à lui – les cinéphiles y remarqueront toutefois peut-être un certain parallèle avec celui de Bill Plympton. Dès la première approche on est instantanément marqué par l’atmosphère qui se dégage de ses albums, il est difficile, il me semble, d’y rester totalement indifférent. Cela est dû à la technique de dessin utilisée par Thomas Ott : la carte à gratter. Elle donne un rendu graphique où le noir est la couleur par défaut et où c’est donc le blanc qui est en quelque sorte ajouté… Le pessimisme presque étouffant mais non moins teinté de poésie de Thomas Ott peut donc s’y exprimer pleinement.

Cinema Panopticum est découpé en cinq chapitres chacun représentant un film de cette énigmatique attraction. Le découpage est subtil et astucieux pour qui prend le temps de lire les titres de chaque chapitre. Sur ce point précis, je ne vous en dirais pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise…
L’histoire commence dans une fête foraine, et loin d’être choisi au hasard, ce décor permet à son auteur d’instaurer d’emblé une atmosphère étouffante, empreinte de mysticisme et de superstition. Bande dessinée muette, le dessin parle de lui-même, les mots sont devenus superflus et ne persistent plus que comme élément du dessin. Les cases de chaque planche semblent comme flotter sur un fond totalement noir, ce qui renforce encore un peu plus ce sentiment d’oppression. Noires, toujours poétiques, parfois burlesques, par ces cinq histoires courtes, Thomas Ott s’attache à nous faire part de sa vision de l’âme humaine : rugueuse, sombre, tragique… Et paradoxalement, grâce à un cadrage très cinématographie tel du cinéma d’animation, les personnages ressortent très vivants de ces petits contes philosophiques.

Subtile et métaphysique, terrible, cruel et captivant, Cinema Panopticum est assurément un très grand Thomas Ott que je vous invite à découvrir !

Par melville, le 17 avril 2010

Publicité