Cigish ou le maître du je

Depuis quelques temps Florence ne se sent pas bien. Elle avoue à Bénédicte, sa sœur jumelle, que chaque matin, à son réveil, pendant quelques minutes elle ne sait plus qui elle est. Elle se rend compte qu’elle a arrêté les jeux de rôle depuis près de deux ans.
Elle se souvient de ses débuts de roliste, de ces rencontres, de ces moments à préparer les parties, les personnages, et plus particulièrement de ce méchant, pervers, petit et rancunier Cigish, un nain du Mordor de niveau 19. Et si elle redevenait ce vieux personnage, au quotidien, que se passerait-il ?

Par fredgri, le 15 juillet 2015

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Notre avis sur Cigish ou le maître du je

Alors Florence Dupré La tour on la connait par ses bandes dessinées jeunesses: Borgnol, Capucin, La sorcière du placard aux balais chez Gallimard. Mais il y a quelques années, elle a lancé un blog autobiographique ou elle racontait son quotidien, ses questionnements et plus particulièrement ses aventures mettant en scène un personnage de jeu de rôles qu’elle avait incarné par le passé…

"Gigish ou Le Maître du Je" rassemble donc les planches et les notes/commentaires parues sur le blog.
Florence Dupré La tour nous entraîne rapidement dans son quotidien d’auteure BD qui peine à s’imposer, qui doute, qui vit aussi une mauvaise passe identitaire. Le ton est décalé, on ne sait pas toujours ce qu’il faut prendre au premier et au second degré, mais qu’importe, car c’est avant tout très touchant. Elle ne tente à aucun moment de lisser ce qui lui arrive, même de paraître simplement sympathique. Elle se livre sans détour avec ce portrait sans concession d’elle même, de sa famille, de ses camarades de jeu !

De plus, les éléments autobiographiques et fantaisistes sont très adroitement dosés, c’est globalement bien vu. J’émets juste un bémol sur les notes rajoutées qui certes peuvent amener pour les initiés une proximité intéressante, mais qui m’ont pas toujours semblé pertinentes, voir juste utiles !

Bien sur, lorsque Florence s’efface devant Cigish, les situations dérapent légèrement, il faut s’accrocher, d’autant que vraiment ce personnage n’est en rien sympathique ! On peut adhérer ou non, on peut trouver certain passages trop référentiels, voir hermétiques pour peu que les jeux de rôle ne parlent pas à tous, il faut dire qu’il y a de très nombreuses allusions à des systèmes de jeu qui plairont aux rôlistes.

Le dessin est par contre bourré de charme, avec beaucoup de finesse. J’ai vraiment découvert une facette moins connue de l’artiste.

Alors, pour les initiés aux jeux de rôles, pour ceux qui aiment les albums bien déjantés très épais, allez y sans vous poser de question !!!
Sachez juste que la lecture est parfois très intense !

Par FredGri, le 15 juillet 2015

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