Le ciel au-dessus du Louvre

La Révolution a chassé du palais du Louvre ses royaux occupants, cédant la place à de nombreux artistes qui y ont établi leurs ateliers. Parmi eux, Jacques-Louis David s’est fait confier par son ami Maximilien Robespierre la réalisation d’un tableau allégorique devant représenter "l’être suprême", une sorte d’idéal symbolique personnifié se substituant aux figures religieuses jusque là repères culturels mais désormais associées à cette royauté dont le peuple ne veut plus.

Jules Stern, jeune étranger un peu perdu au cœur de Paris en proie au régime de la Terreur, attirera l’attention du peintre Jacques-Louis David et deviendra son modèle pour une autre œuvre elle aussi directement liée à la politique du moment…
 

Par sylvestre, le 25 novembre 2009

Notre avis sur Le ciel au-dessus du Louvre

Bernar Yslaire et Jean-Claude Carrière sont les auteurs de cette bande dessinée, la quatrième co-éditée par les éditions Futuropolis et celles du Musée du Louvre. Au format carré comme Les sous-sols du Révolu, cette BD est composée de vingt courts chapitres qui sont tous associés à une date, cadrant ainsi l’histoire dans le temps, donnant l’impression que les cinq années qui défilent sous nos yeux passent à toute allure. C’est que l’Histoire de France est en mouvement ! Et Paris, où se déroule le récit, ne vit pas ses heures les plus agréables…

C’est autour du Louvre que tout s’axe. Du Louvre passé de demeure royale à vivier d’artistes fers de lance de la nouvelle idéologie républicaine. Mais c’est plus précisément autour de quelques personnages principaux et de tableaux que tout va se jouer.

Si Jacques-Louis David et Maximilien Robespierre ont existé, Jules Stern est lui un personnage fictif qui va entrer dans leur paysage. Un juif de Khazarie dont les bulles vous rappelleront, par leur typographie exotique, celles de Fadya et de Jules (tiens, un autre !), eux personnages du Ciel au-dessus de Bruxelles du même dessinateur ; titre qui a d’ailleurs manifestement inspiré celui du présent ouvrage. Ainsi, ce Jules Stern, ange sacrifié dans le Paris de la Terreur, est une des signatures ostensibles de Bernar Yslaire puisqu’il justifie les références à d’autres titres de l’artiste.

Mais le nombrilisme s’arrête là, la place la plus importante étant laissée à l’Histoire, d’une part, mais aussi à l’Art. L’Art est en effet très présent grâce à moult reproductions de tableaux listés dans un index final pour notre culture et pour une belle publicité faite au Musée du Louvre qui en accueille la plupart. Au neuvième art aussi, grâce au style particulier de Yslaire ; style qui se rend comparable sur certains points à celui d’Enki Bilal (utilisation du blanc en surcouche, paysages et personnages secondaires laissés à l’état de croquis…) tout en gardant une personnalité spécifique.

La première impression laissée par cet ouvrage sera moins bonne qu’à la seconde lecture. C’est le genre d’œuvre dont on découvre tous les tiroirs et tous les secrets à force de la revisiter. Exactement comme un musée ne livre toutes ses richesses qu’aux plus curieux, aux plus patients et aux plus assidus des visiteurs.
 

Par Sylvestre, le 25 novembre 2009

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