CHRONIQUES DE LEGION (LES)
Livre I

Dans les montagnes enneigées de Transylvanie, les troupes ottomanes viennent de s’emparer du château de Vlad Tepes, décapitant le tyran et déclenchant une succession d’événements qui vont, au fil des siècles, nous entrainer dans le sillage de personnages intimement liés à la guerre que se livrent les princes Vlad et Radu, une guerre sourde et farouche pour leur survie et leur suprématie.

Par olivier, le 27 mars 2011

Lire les premières pages de CHRONIQUES DE LEGION (LES) #1 – Livre I

Notre avis sur CHRONIQUES DE LEGION (LES) #1 – Livre I

Des époques, des lieux, des personnages comme autant de bribes de souvenirs qui affluent à l’orée de la mémoire :
Sur l’océan déchainé, un navire emmène Doña Gabriella de la Fuente vers le Nouveau Monde où elle doit épouser le conquistador Hernan Torres.
Devant la Bérézina Le capitaine des hussards Armand Malachie déserte et emmène ses hommes en Valachie alors que les troupes de l’Empereur Napoléon empêtrées dans l’hiver russe meurent de faim et de froid.
1887, un jeune homme sans attaches ni famille hérite de la fortune d’un Lord immensément riche que plus personne n’a vu depuis trente ans … entre tous ces moments, un lien, un fil que la mort ne parvient pas à trancher, celui du sang des fils du comte Vlad Dracul.
Deux demi frères, deux princes, deux immortels qui au long de l’histoire ont toujours été en lutte. Ce conflit s’est prolongé au fil des siècles, accentué par la rage de vivre qui habite ces deux créatures et un acte commis par Radu, un interdit formel qu’il a bravé.

Après les superbes W.E.S.T. et Il était une fois en France, Fabien Nury revient sur les traces des deux éternels avec un scénario à l’écriture romanesque dense et subtile. La construction syncopée, qui ouvre de multiples pistes sur la longue histoire de ces deux hommes, nous laisse entrevoir, dans ce premier tome, des développements riches et surprenants.
Revisitant le mythe de Dracula, il s’éloigne totalement de la créature inventée par Bram Stoker et de la littérature gothique qui s’ensuivi.
Vampires, Radu et Vlad le sont certes, mais pas au sens commun de "suceurs de sang". Leur sang est leur pouvoir, leur mémoire, leur puissance et l’enveloppe extérieure de chair et d’os n’est qu’un abri fragile et temporaire dont ils changent au gré des vicissitudes de leur vie. Parfois très rapidement, dans l’urgence de la survie, s’emparant d’hommes ou de femmes, indistinctement, voire pire, quant seul un rat peut permettre d’échapper à l’annihilation.

Fabien Nury s’est entouré pour ce qui s’annonce comme une magnifique série fantastique de quatre dessinateurs dont les traits se fondent harmonieusement au profit de la puissance du scénario.
Mathieu Lauffray (qui signe également la couv), Mario Alberti, Zhang Xiaoyu et Tirso s’emparent chacun d’une des incarnations de Vlad Tepes ou de Radu et nous offrent une vision inspirée de ces éternels. Ce sont des instants de grande intensité, atroces et splendides qu’ils nous font partager avec un sens de la mise scène, un cadrage précis qui renforce toute la tension du scénario. Rapide, précis, violent, le trait impulse une dynamique et une fulgurance d’action quand il ne se développe pas en de magnifiques planches qui s’affranchissent des cases pour nous livrer en un somptueux raccourci la vie et la mort, mort d’un corps devenu sénile, mort d’une âme chassée par un esprit puissant et un sang parasite qui s’évertue à perpétuer une espèce.

Prévue en quatre tomes, Les chroniques de légion sont sans nul doute un des grands événements de l’édition Bande Dessinée de l’année.

Par Olivier, le 27 mars 2011

Nos interviews, actus, previews et concours

À propos

Actualités, interviews, previews, galeries et concours.

Publicité