CHRONIQUES DE LA LUNE NOIRE
En un jeu cruel

Alors qu’au sein d’un château délabré, un vieux seigneur ressasse sa gloire passée, délaissant sa jeune et non moins triste épouse, on s’embête sec en Enfer!
Las des éternelles parties d’échec, Lucifer et Pazuzu le prince démon se lancent dans un jeu diabolique : Chacun doit enfanter et laisser son infernale engeance conquérir le monde afin de pouvoir y assoir leur règne.
Loin de se douter des conséquences pour le moins apocalyptiques de leur pari, le prince démon se met en marche à la recherche de la compagne idéale. Une fois trouvée, celui-ci féconde secrètement la douce enfant et nait Wismerhill, l’enfant protégé des vents.
Lorsque le seigneur se rend compte de la trahison de son épouse, il la jette du haut des remparts et transforme le jeune enfant en esclave. Wismerhill n’aura de cesse de chercher du réconfort auprès des vents et d’amis d’infortune. C’était sans compter l’action maléfique du prince des nuées qui ne l’entend pas de cette oreille…

Par Matt, le 30 octobre 2011

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Notre avis sur CHRONIQUES DE LA LUNE NOIRE #0 – En un jeu cruel

Difficile de savoir par quel bout commencer cette chronique du dernier né des Chroniques de la Lune Noire, tant l’assidu de la série y trouvera à redire.
Il est vrai que le tome 14, sorti il y a de cela 3 ans, avait libéré les lecteurs d’une attente insupportable, tant les tours et les détours que prenait le scénario pesaient. Mais si Froideval offrait une fin à sa saga épique, il n’en restait pas moins de nombreuses questions en suspens, qu’elles soient directement ou indirectement posées dans le déroulement progressif du récit.
Ce tome 0 propose donc d’y répondre partiellement, en narrant l’énigmatique enfance de Wismerhill. A ce titre, l’insertion de ce quinzième album semble incongrue : Si le début du tome 1 embraye effectivement sur la fin de ce tome 0, il paraissait tout de même beaucoup plus logique d’insérer ce dernier dans les Arcanes de Lune Noire, série alternative servant principalement à donner du corps aux différents personnages principaux ou secondaires. Bref, ce tome n’est donc pas à sa place dans la chronologie de la série mère.

L’étonnement laisse place à la déception que procure la lecture d’un tel ouvrage. Où est passé le talent de Fabrice Angleraud, qui s’était pourtant attelé avec une très grande réussite au tome consacré à Pile-ou-Face? Pourquoi un énième changement de coloriste? Rien à faire, impossible d’entrer pleinement dans l’atmosphère de la série que les deux auteurs n’ont pas réussi à retranscrire visuellement de façon correcte, tant le rendu fait parfois penser à un conte enfantin…

Du côté du scénario, ce n’est pas beaucoup mieux tant les ficelles utilisées sont énormes, et l’intérêt proche malheureusement du néant. Il est agréable de revoir Wismerhill, mais on est à cent lieues du personnage innocent et un peu candide qui nous est présenté au démarrage des Chroniques de la Lune Noire. Le parti pris scénaristique quant à la véritable identité du père de Wismerhill éclaire cependant de nombreuses zones d’ombres semées ça et là dans la trame principale.

Au final, la lecture de cet ouvrage ne laissera pas un souvenir impérissable aux derniers soutiens de la série. Espérons que Froideval laissera à l’avenir sa série reposer en paix, une bonne fois pour toute, afin que les lecteurs puissent en garder un bon souvenir malgré les faux pas successifs.

Par Matt, le 30 octobre 2011

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