CHRONIQUES DE CORUM (LES)
Le chevalier des épées

(The chronicles of Corum 1 à 4)
En ces temps, il y avait deux anciennes races déclinantes, les "Vadhaghs" et les "Nhadraghs", qui après des siècles de conflit, vivaient enfin en paix. Pendant ce temps, les hommes moins rafinés, appelés les "Mabdens", prospéraient…
Ce jour là, au château d’Erorn, le souverain vadhafh, inquiet, demande à son fils, le prince Corum, d’aller inspecter leurs terres. Ce dernier traverse des villages ravagés par des troupes de Mabden qui ont auparavant réduit les Nhadraghs en esclavage. de retour chez lui, Corum découvre sa famille massacrée par le barbare Glandyth-A-Krae. Dernier rescapé de sa race, Corum se lance alors dans une dernière quête vengeresse. Sur son chemin, il rencontre la belle Rhalina qui arrive à calmer sa fureur… Toutefois, le prince est toujours décidé à venger les siens et à trouver le véritable responsable…

Par fredgri, le 30 janvier 2019

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Notre avis sur CHRONIQUES DE CORUM (LES) #1 – Le chevalier des épées

Bien avant de créer Hellboy, Mike Mignola avait animé les six premiers numéros de cette courte série qui adaptait les livres de Michael Moorcock.
Le style de l’artiste alors débutant, avait encore toute sa rondeur, quoique déjà très contrasté. On le connaissait grâce à ses travaux chez Marvel (Hulk, Alpha Flight, Marvel Fanfare, Rocket Racoon…), son trait est déjà solide et très personnel. Il commence à ce moment là à lorgner légèrement du côté des indés en participant à Nexus, notamment et, fin 1986, on le retrouve sur cette adaptation, chez First, scénarisée par Mike Baron !

Le prince Corum est l’une des nombreuses incarnations du "Champion éternel" que l’on retrouve dans l’œuvre de Moorcock (avec le célèbre Elric, mais aussi Hawkmoon, Cornélius, Bastable etc.), dernier survivant de son peuple, le héros va devoir affronter des forces qui le dépassent, les dieux du Chaos, pour venger les siens et protéger celle qu’il aime.
Le contexte est donc extrêmement tendu et épique, même si je trouve que globalement c’est très verbeux aussi, au détriment de l’action pure. Mais Corum n’est pas un héros frustre qui castagne sans réfléchir, il est tourmenté et veut absolument se confronter à ceux qui sont responsables de tout ses malheurs.

Baron adopte ici une écriture bien plus littéraire (merveilleusement bien rendue par la traduction d’Alex Nicolavitch), plus ampoulé qu’à son habitude. Corum et son entourage sont sophistiqués, en opposition aux vulgaires Mabdens qui ne sont que de sanglants barbares !
Toutefois, le scénario reste extrêmement bien rythmé, avec pas mal de rebondissements. Il se passe, dans ces quatre premiers chapitres, plus que ce qu’on peut trouver actuellement dans des séries de douze numéros ! Je reprocherais juste à la dernière partie un petit côté plus hermétique qui rompt avec le ton des premiers chapitres !

Graphiquement, encore une fois, c’est magnifique. La narration est très fluide et Mignola impose un regard très attaché à l’ornementation, aux cadrages, à la construction de ses planches. C’est tout simplement de la virtuosité !

Avec cette traduction Delcourt, continue de montrer sa volonté de réhabiliter des œuvres jusque là ignorées du grand public. L’édition est vraiment très belle, une magnifique restauration des pages originales, des couleurs de l’époque…
Un très bel objet, un album que je vous conseille vivement !

Par FredGri, le 30 janvier 2019

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