CHRONIQUES D'UN MALADROIT SENTIMENTAL
Petit béguin & gros pépins

On ne le dirait pas, mais Gérard Latuile a une vie bien mouvementée. Ce dernier, après moult expériences infructueuses, est toujours en quête de l’âme sœur. Et il se peut qu’il ait enfin trouvé la perle rare en la personne de Florence. D’ailleurs, il a rendez-vous avec elle, certes pour le travail, mais après tout, pourquoi pas tenter sa chance ? A l’heure fatidique, Gérard, dans sa grande maladresse, n’arrive pas à lui déclarer son béguin et la laisse partir sans une once d’invitation. Serait-il promis à une vie de célibataire endurci, ratant tout rapport durable avec autrui ? Non, il faut qu’il se ressaisisse ! A moins que ce soit Florence qui fasse le premier pas ? Ouais, mais il ne faut pas qu’il s’emballe pour autant car d’autres pépins pourraient bien survenir !

Par phibes, le 18 février 2013

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Notre avis sur CHRONIQUES D’UN MALADROIT SENTIMENTAL #1 – Petit béguin & gros pépins

Gérard Latuile, nouveau personnage à prendre sa place dans l’univers du 9ème art, est le fruit de l’association de deux auteurs au parcours notable, à savoir au scénario, Vincent Zabus, à qui l’on doit entre autres la série pour jeunesse Agathe Saugrenu ou encore Le monde selon François, et au dessin, Daniel Casanave artiste ayant participé à des séries comme Shelley ou à des one-shot comme Verlaine, Flaubert…

Ce premier volet est l’occasion de présenter ce sympathique personnage qui, prenant le lecteur comme confident, lui dévoile ses aspirations du moment. En effet, Gérard est à la recherche de celle qui pourrait agrémenter sa vie et la sémillante Florence est toute espérée. Mais, l’approche n’est pas si aisée car le jeune homme n’a pas, par manque de confiance en lui, la parole facile pour déclarer sa flamme. Fort de ce postulat on ne peut plus simple, Vincent Zabus nous fait vivre avec un brin d’humour délectable les pérégrinations de son personnage présenté comme étant le produit composé de Pierre Richard et de Woody Allen. Cette allégorie est pour le moins conforme car Gérard se veut certes un peu balourd dans ses rapports sentimentaux mais possède une gentillesse, une fraîcheur qui le rendent réellement attachant.

De fait, le lecteur, en véritable témoin privilégié, est donc appelé à assister dès la première page à un parcours sentimental assurément semé d’embûches mais qui a l’avantage d’installer une idylle naissante. Cette invitation permet ainsi de pénétrer la pensée du personnage grâce à un mode évocatoire aérien, imaginaire, très habile, au gré d’un travail sur les dialogues simple, efficace et plein de cocasserie. Aussi, à de nombreuses reprises, au vu des vicissitudes de ce gentil individu, l’on ne manquera pas de sourire, de le plaindre et même de chercher à le stimuler dans ses déambulations.

La partie graphique bénéficie d’une sensibilité due certainement au trait généreux et sans artifice mis en œuvre. Le geste est adroit, plutôt rapide, génère une expressivité qui rend les personnages apparaissant au fil des vignettes purement attachants. Le clin d’œil à l’oeuvre de Chagall est sympathiquement bien trouvé et donne un côté aérien non déplaisant à l’histoire.

Une première partie pétillante à déguster pleinement telle une grosse sucrerie.

Par Phibes, le 18 février 2013

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