CHIMÈRE(S) 1887
La furie de Saint-Lazare

Un crime particulièrement odieux s’est déroulé en la maison de plaisirs parisienne La Perle Pourpre. En effet, le stratagème commandité par le banquier américain Burke pour décrédibiliser de Lesseps a mal tourné et s’est transformé en une véritable boucherie. La petite Chimère, en innocente victime, s’est faite piégée et a été embarquée par la police au Quai des Orfèvres. Elle est immédiatement conduite à la maison d’arrêt de Saint-Lazare pour être enfermée dans une cellule avec une déséquilibrée. Pourra-t-elle prouver son innocence et recouvrer ainsi sa liberté ?

Pendant ce temps, Blandin qui est, avec le sinistre Jack, à l’origine de l’assassinat a perdu le cliché diffamant qu’il a pris à la maison close et a décidé malgré tout de faire monter les enchères auprès de Burke. Il va de soi que ce dernier, très remonté par tournure de cette affaire, n’est nullement disposé à se faire tondre et envoie son homme de main pour régler le problème.

Par phibes, le 7 octobre 2013

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Notre avis sur CHIMÈRE(S) 1887 #3 – La furie de Saint-Lazare

Toujours bien inspirés par cette équipée historique aux accents tragiques, Christophe Pelinq (Arleston) et Melanÿn reviennent pour nous donner la suite des tourments de leur petite et fragile héroïne, Chimère. Après avoir été antérieurement prise au piège par un sinistre trio (Blandin, Jack et Burke) et déclarée sans aucune autre forme de procès coupable de l’assassinat sanglant de l’une ses pairs, la très jeune pensionnaire du bordel parisien la Perle Pourpre poursuit son parcours malheureux pour intégrer la sinistre prison de Saint-Lazare.

Ce troisième opus nous replonge dans les ambiances du Paris du 19ème et vient donner les suites à l’arrestation de Chimère. De même, il remet en scène les deux larrons (Blandin et Jack) qui ont tenté de piéger l’entrepreneur de Lesseps et enfin, dans une autre époque, les circonvolutions amoureuses d’un couple composé d’Olympe et Vincent.

Il ne fait aucun doute que les péripéties contées restent pour le moins captivantes et, de par leur teneur, leur lien et leur déroulement, font avancer favorablement l’intrigue autour du personnage principal. A cet égard, les coscénaristes renforcent le découpage de leur histoire en jouant sur un alternat de tranches de vie (présentes ou plus anciennes), très révélateur du lien à découvrir entre certains protagonistes.

Christophe Pelinq et Melanÿn n’hésitent pas accabler Chimère, lui faisant vivre les pires situations (prostitution, meurtre, emprisonnement) suscitant une bonne dose d’émotions. Toutefois, les coscénaristes ont également voulu lui donner un caractère hors du commun pour une petite fille de 13 ans en lui donnant la possibilité d’affronter les épreuves dans des réponses elles-mêmes exceptionnelles. Aussi, ce tome 3 sonne comme un déclic, déclic (certainement initié par la rencontre avec la prisonnière Eugénie et l’intervention du professeur Charcot) qui va permettre de renverser la vapeur en faisant tomber et les aveux et les illusions.

Côté dessins, Vincent se complait dans cet univers qu’il a appris à croquer depuis 2011 et qu’il dépeint avec une certaine habileté. Toutefois, bien que son geste soit explicite, l’on regrettera ici qu’il soit moins précis que précédemment. La finesse d’auparavant a été remplacée par un trait un peu plus gras, moins net. Le message graphique reste cependant de haute volée et permet ainsi de bien camper les ambiances parisiennes de l’époque visée.

Un épisode réussi conçu par des artistes qui, une fois de plus, prouvent leur grand art et également l’intérêt de leur série.

Par Phibes, le 7 octobre 2013

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