CHIMÈRE(S) 1887
L'ami Oscar

Après l’avoir surprise à fureter dans la cave, Chimère a découvert qu’Appolinie, nouvellement embauchée à la Perle Pourpre, jouait un double jeu. Cette dernière recherche la plaque photographique qui compromet Ferdinand de Lesseps et que ses commanditaires, un consortium de banquiers newyorkais, souhaiteraient récupérer pour faire pression sur le constructeur du Canal de Panama. Bien que Gisèle, sa mère, pressente un trop gros danger qui dépasse le cadre de la maison close, Chimère, sous l’emprise de plus en plus forte de la drogue délivrée par le professeur Charcot, décide de se mettre en contact avec les financiers américains. En effet, plutôt que de faire profil bas, elle souhaite leur proposer un marché, la plaque compromettante contre un service, celui de retrouver ce père qu’elle n’a jamais connu. Ayant entendu sa patronne prendre cette décision, le petit Oscar prend l’engagement de la protéger.

Par phibes, le 1 mai 2016

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Notre avis sur CHIMÈRE(S) 1887 #5 – L’ami Oscar

Chimère est dorénavant la maitresse attitrée de la Perle Pourpre et devient, de fait, celle qui interfère sur le déroulement des péripéties. Sous l’effet des potions à base de cocaïne, la jeune fille prend l’ascendant sur sa mère, sur ses pensionnaires et sur son propre destin. Aussi, après avoir démasqué la sulfureuse Appolinie et ses commanditaires américains, Chimère voit l’occasion idéale qui va lui permettre de poursuivre sa quête familiale à savoir retrouver son père.

Toujours immergé dans ce contexte historique de la fin du 19ème, ce nouvel épisode se veut, pour notre plus grand plaisir, riche en rebondissements. Les coscénaristes Christophe Pelinq (Arleston) et Melanÿn poursuivent l’évocation dramatique de leur petite héroïne en lui faisant traverser des situations qui, bien entendu, l’ont certes renforcé psychologiquement mais qui ne lui font pas forcément de cadeau. Pour en saisir le parcours douloureux, le récit ballote le lecteur sur plusieurs époques et lève, avec efficacité, les zones d’ombres qui entourent encore le passé de la petite rouquine.

Il va de soi que le deal entre Chimère et les comploteurs américains reste au cœur des débats. Il offre à la jeune femme la possibilité de dérouler l’écheveau familial et même de se rapprocher du jeune Oscar (qui lui aussi gagne en maturité). Cette intrigue, toujours aussi prégnante, a l’avantage d’être renforcée par l’intervention du frère de Vincent le peintre qui a pris le parti de retrouver Chimère pour tenter de la sauver de gens malintentionnés. Aussi, une lueur d’espoir semble naître au bout du tunnel, espoir qui bien sûr, devra être confirmé ou infirmé dans le prochain et dernier tome.

La partie graphique réalisée par Vincent est toujours aussi agréable. A la faveur d’un trait stylisé semi-réaliste qui se veut complètement maîtrisé et libéré, l’artiste assure une mise en images grouillante et dynamique. Le contexte historique est bien traité grâce à des vues d’époques remarquablement restituées. Les personnages ont une réelle présence, preuve que le dessinateur a su trouver la juste expression pour les rendre convaincants.

Un tome à rebondissements, pour une histoire très bien menée et toujours aussi trépidante, qui fait avancer significativement la quête familiale de Chimère. Rendez-vous est déjà pris pour le prochain et dernier épisode.

Par Phibes, le 1 mai 2016

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