CHIMÈRE(S) 1887
La Perle Pourpre

Dans le Paris de la fin du 19ème, au moment la France s’est lancée pour dorer son blason au niveau mondial dans des prouesses technologiques telles le creusement du futur canal de Panama ou la construction de la future Tour Eiffel, la petite Chimère, du haut de ses treize ans, a été vendue par ses tuteurs à la gérante de La Perle Pourpre, Madame Gisèle. Véritable bordel de luxe où nombre de personnages illustres viennent chercher un réconfort libertin, la jeune fille encore vierge a été promise à une mise aux enchères. Malgré son jeune âge, Chimère est déterminée à assumer le rôle pour lequel elle a été achetée et se promet de fuir sa pitoyable condition le plus rapidement possible. Mais pour cela, elle va devoir passer entre de nombreuses mains et subir des sévices auxquels évidemment elle n’était pas préparée tout comme supporter la dure loi du milieu des prostituées.

Par phibes, le 21 août 2011

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Notre avis sur CHIMÈRE(S) 1887 #1 – La Perle Pourpre

Après son intervention dans la saga Lord of Burger, Christophe Arleston, associé à Melanÿn, poursuit son intégration chez Glénat en publiant sous son vrai nom (Christophe Pelinq) une nouvelle série aux ambiances historiques et un tant soit peu dramatique. Chimère(s) 1887, pour la nommer, se veut évoquer le parcours chaotique d’une adolescente promise à un avenir proche pour le moins malheureux.

Ce premier opus installe donc la petite Chimère, l’héroïne, dans sa condition d’apprentie prostituée à la suite d’une enfance douloureuse. Dotée d’un esprit vif et d’une volonté inébranlable, cette dernière se voit propulsée au contact du monde adulte d’une façon qui présage peu de cadeaux. Arleston/Pelinq et Melanÿn l’encadrent historiquement en plantant un décor qui campe la France au moment où elle connaît un essor technique, politique, économique et social insolent, celui de la fin du 19ème.

Le ton est certes libertin mais laisse filtrer, dans ce contexte licencieux, un drame sous-jacent qui ne demande qu’à éclater. Les co-scénaristes gèrent au mieux leurs péripéties et nous engluent dans un microcosme léger (pour les clients) et oppressant (pour les pensionnaires). Ils se jouent de leur héroïne en la faisant traverser les pires situations et en la faisant réagir d’une manière très caractérielle.

Graphiquement, Vincent conserve un trait semi-réaliste dont on a pris l’habitude d’apprécier à sa juste mesure (L’albatros, L’école Capucine…). Alors qu’il excelle dans le travail de ses décors on ne peut plus détaillés, il décrit ses personnages dans une représentation partiellement caricaturiste pour la gent masculine et sensuelle pour les femmes. Chimère, sous son coup de crayon aiguisé, apparaît dans sa fragilité, dans sa beauté mais aussi dans son charisme le plus confondant.

Une première partie émotionnellement convaincante qui annonce un drame dont on attendra avec impatience le développement dans Dentelles écarlates.

 

Par Phibes, le 21 août 2011

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