CHIENS DE PRIPYAT (LES)
Les enfants de l'atome

Non loin de la centrale nucléaire de Tchernobyl dévastée, dans la cité de Pripyat où il est venu avec ses pairs pour abattre des chiens errants, le jeune Kolia a échappé à la vigilance de son père. Le garçon attiré par des petits personnages revêtus d’une combinaison antiradiations s’est mis à les suivre dans les souterrains de la ville pour se retrouver au cœur même de la centrale. Là, il découvre un groupe d’enfants esseulés déformés par les radiations qui lui ouvrent leur univers contaminé transformé en un vaste terrain de jeu. Pendant ce temps, à l’extérieur, le père de Kolia s’est mis en quête de son fils. Il finit par tomber entre les mains d’une bande rivale sanguinaire qui a décidé de s’accaparer le produit de sa chasse exterminatrice et même un autre butin… plus humain. Les enfants de l’atome sont en danger.

Par phibes, le 5 février 2018

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Notre avis sur CHIENS DE PRIPYAT (LES) #2/2 – Les enfants de l’atome

Avec ce second volet, Aurélien Ducoudray vient renforcer le côté dramatique de son récit. Toujours très inspiré par les effets de la terrible catastrophe écologique et humanitaire de Tchernobyl, l’artiste nous remet dans les péripéties vécues par le jeune garçon Kolia sur un territoire totalement dévasté par les radiations au contact d’une petite communauté isolée de contaminés.

S’inspirant de cette thématique douloureuse avec une réelle déférence et s’attachant à certains détails tels les robots défectueux utilisés pour l’enlèvement des débris, le scénariste trouve dans cet opus le moyen d’accentuer son drame. Comme s’il cherchait à opposer le monde des enfants dans l’insouciance qui le caractérise à celui des adultes animés d’aspirations malsaines, l’artiste parvient haut la main à heurter notre sensibilité. Selon un déroulement scénaristique très oppressant, on suit en spectateur impuissant les agissements irresponsables de cette bande de gamins esseulés au sein d’un environnement empoisonné, qui n’est là que pour les détruire. Malgré tout, on goûte à leur façon de s’adapter à leur condition, à leur désinvolture qui pourraient être rafraichissantes si on ne connaissait pas le contexte.

Face à cela, on retrouve la triste barbarie perpétrée par des hommes insensibles qui n’hésitent pas à reléguer les enfants difformes au rang d’animaux. A cet égard, Olivier Ducoudray frappe avec force et sans aucune retenue, engendrant de par la violence des actes évoqués une vive émotion.

Au niveau pictural, le travail de Christophe Alliel reste de haute volée. L’artiste livre une fois encore une partition bien fournie, dans un semi-réalisme détaillé qui appuie là où ça fait mal. Si ces petits personnages réveillent un réel attachement, les adultes, de par leur violence perceptible, ne suscitent qu’antipathie. Il ne fait aucun doute que son dessin, de par le jeu des expressions et les actions les plus diverses et les plus dures confortent une réelle empathie.

Une fin d’histoire tragique menée dans une efficacité redoutable par deux artistes de grands talents.

Par Phibes, le 5 février 2018

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