Chevalier Brayard

De retour de sa deuxième croisade, le Chevalier Brayard chante bruyamment sa joie de retrouver les siens après sept années d’absence. Son compagnon, le moinillon Rignomer, lui-même de retour d’une mission de sauvegarde de sa future patronnesse, supporte difficilement cette liesse. C’est alors que le duo est pris à parti par une jeune mauresque, Hadiyatallah, qui exige du chevalier sa monture afin de poursuivre sa fuite. Peine perdue pour cette dernière qui, tout en déclinant sa lignée princière, se retrouve bientôt saucissonnée au bout de la lance du croisé. Après avoir repris leur chemin, ils sont à nouveau stoppés par des cavaliers qui recherchent la fuyarde. Lors de l’échauffourée qui s’ensuit, Brayard reconnaît son adversaire, Scorback, un croisé comme lui. Ce dernier lui explique comment il a fait main basse sur la fille en Terre Sainte et comment il compte obtenir une rançon.

Par phibes, le 5 septembre 2017

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Notre avis sur Chevalier Brayard

Après Les Folies Bergères en 2012 et Bouffon en 2015, le tandem Zidou/Francis Porcel se reconstitue pour donner naissance à un nouveau one-shot qui, comme le précédent, nous entraîne dans les ambiances moyenâgeuses, au moment où un chevalier revient de croisades et se retrouve mêlé au rapt d’une jeune musulmane.

Dès le départ, l’on comprend que Zidrou a décidé de traiter son sujet sous la forme d’un récit fantaisiste, dans un humour plutôt caustique, via des personnages forts en gueule et un tantinet délurés. A commencer par celui qui est à l’honneur, Brayard, véritable parodie du Chevalier Bayart, protagoniste sans peur et sans reproche qui a le privilège de prendre toute sa place dans l’aventure, à la fois massif, taquin, effronté et criard, suivi par le moinillon Rignomer, à la fois peureux et innocent, et enfin Hadiyatallah, jeune arabe ingénue et manipulatrice. Force est de constater que cette association hétéroclite fonctionne particulièrement bien et à ce titre, nous font vivre une belle tripotée de rebondissements.

Comme il se doit, Zidrou use de dialogues on ne peut plus imagés voire burlesques et fait preuve également d’une grande finesse scénaristique. Tout en accentuant le côté comique des péripéties et en semant quelques repères historiques, il ne manque pas au passage d’y distiller à la fois une certaine violence, de bons élans émotionnels et, pour bien titiller la sensibilité du lecteur, de verser dans le tragique. De fait, cette aventure se suffit à elle-même et fort de ses 80 planches, reste de tout son long réellement captivante.

Le travail semi-réaliste de Francis Porcel se veut de belle qualité et sied parfaitement à l’histoire. Entre caricature et sensibilité, son trait se veut d’une précision et d’une expressivité remarquables. Décors d’époque et personnages aux caractères décalés sont cohérents pour apporter une note de dérision qui n’est certainement pas pour déplaire.

Une aventure histérico-historique excellente, réalisée par un Zidrou en pleine forme créative et un Francis Porcel toujours habile de ces crayons. On rit et on pleure, un très bon divertissement qui reste long en bouche, quoi !

Par Phibes, le 5 septembre 2017

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