Le chevalier a la licorne

1346, sur le plateau de Crécy, les armées anglaises et françaises s’affrontent. Les deux Rois prennent une part active au combat et Philippe IV se retrouve en très mauvaise posture, son cheval abattu, il ne doit d’être sauf qu’au sacrifice d’un chevalier, Juan Fernandez de Heredia, qui lui offre son cheval.
Se retrouvant à pied, le chevalier est attaqué de toutes parts. Grièvement blessé il a, dans son épuisement et sa douleur, la vision d’une licorne l’empalant sur sa corne.

Par olivier, le 5 octobre 2015

Notre avis sur Le chevalier a la licorne

Echappant miraculeusement à la mort, il est fait prisonnier par les anglais qui en demandent rançon. Le Roi de France ne répondra pas à cette demande, laissant le chevalier qui lui a sauvé la vie croupir dans une geôle anglaise.
Ce sont les hospitaliers qui finiront par payer, libérant l’homme à la raison plus que chancelante.

Stéphane Piatzszek arrive où on ne l’attend pas, surprenant avec un récit puissant où la folie et l’onirisme prennent le pas sur la réalité. Loin du Commandant Achab ou plus récemment de l’Or ou de Tsunami, il élabore un scénario où le verbe cède largement la place à l’image, laissant au dessin évocateur de Guillermo Escalada le soin de nous emporter dans la tourmente mentale du chevalier.
Ecrit avec une délicate précision, le récit place le lecteur en témoin subjectif de la tragédie qui frappe le chevalier, du plus profond des abimes de l’esprit à un apaisement physique et mental.

On ne peut qu’être subjugué par le dessin de Guillermo G. Escalada qui nous offre des images très fortes, loin du classicisme dévolu aux récits de chevalerie.
Son interprétation du scénario de Stéphane Piatzszek est tout simplement magnifique, il transcende le récit, offrant une sublime vision de la folie qui envahi le chevalier après le traumatisme de la bataille.
Cet instant fragile où il bascule, lorsque sa raison, ébranlée par une mort qui ne le prend pas, alors que l’adrénaline reflue, le laissant pantelant et hagard à la limite de la conscience, est d’une puissance évocatrice exceptionnelle.

Un album à l’intensité dramatique rare, un récit remarquable d’humanité.

Par Olivier, le 5 octobre 2015

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