CHÂTEAUX BORDEAUX
Les millésimes

Le domaine de "Chêne Courbe" semble connaître une embellie depuis qu’Alexandra a obtenu l’aide de ses frères et d’une équipe de spécialistes pour remettre à flot l’exploitation viticole. Mais la partie n’est pas gagnée pour autant car cette mission de sauvetage doit passer par un gros effort de restructuration de toute la propriété qui oblige Alexandra à abandonner son projet de reproduire un vin qui lui tient à cœur et dont elle a découvert un échantillon dans une vieille bâtisse isolée de l’exploitation familiale. De même, elle se doit d’être confrontée à la résiliation d’un fermage qui pourrait déstabiliser sa réorganisation domaniale et faire face à la douloureuse suspicion d’assassinat de son père par le courtier Drogemont. Aussi, pour la jeune femme, l’horizon semble avoir du mal à s’éclaircir. A moins qu’une découverte inattendue du côté de ce coin mystérieux que son grand-père, Georges, affectionnait tout particulièrement, suscite quelque espoir de reprise. Serait-ce la fin des déboires de "Chêne Courbe" ?

Par phibes, le 10 septembre 2013

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Notre avis sur CHÂTEAUX BORDEAUX #4 – Les millésimes

A n’en pas douter, ce quatrième volet qui remet en scène la sympathique Alexandra, candidate volontaire à la reprise du domaine familial de la région bordelaise, conserve toute la fragrance dramatique et enivrante dans laquelle les trois premiers tomes nous ont plongé subtilement depuis l’origine.

L’intrigue familiale conserve donc tout son intérêt et vient une fois de plus tourner autour du protagoniste principal et du fameux domaine dont il a hérité. Par ce biais, Eric Corbeyran nous livre, dans une sensibilité palpable, une suite gorgée de rebondissements, tantôt éveillant l’espoir (l’épaulement des deux frères et d’une équipe spécialisée pour la remise à niveau de l’exploitation, la découverte d’une partie de celle-ci associée à la chartreuse…), tantôt revenant dans des situations dramatiques, des coups du sort imparables qui se veulent de nature à saper le projet de la jeune femme.

Dans cette gymnastique scénaristique, il ne fait aucun doute qu’Eric Corbeyran excelle. La fluidité de son récit qui associe passion de la vigne, aspiration et désillusion, fait mouche et octroie à cet épisode un caractère tout à fait vraisemblable et de fait, convaincant. La distribution des rôles est particulièrement bien étudiée, faisant clairement apparaître ici les antagonismes (Claire, Patrick) et les affinités (nouvelles ou anciennes). A cet égard, Alexandra reste dans une position émouvante, pleine d’humilité, d’opiniâtreté également, subissant à tour de bras les vicissitudes inhérentes à la gestion d’un domaine défaillant et les appétences d’un entourage très intéressé.

Conformément au dessin du premier de couverture, on ne peut que lever le verre au travail remarquable d’Espé, qui, une fois de plus, parvient à compléter l’attirance de la saga. Son dessin, très réaliste, possède une puissance évocatrice indubitable. Si les décors viticoles (intérieurs de cave, visions extérieures) se veulent des plus inspirés par la région bordelaise, ses personnages bénéficient d’un charisme remarquable. Alexandra est celle qui fait preuve de plus de sensibilité, grâce à ses mimiques, son apparence généreusement mise en évidence. Les accents terriens et les effluves de nombreux millésimes sont très présents dans ce tome, sublimés par une colorisation franchement très réussie.

Un quatrième opus soulevant drame et passion à apprécier savoureusement tel un excellent millésime.

Par Phibes, le 10 septembre 2013

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