Château de sable

Deux familles, que tout oppose, se retrouvent dans la même crique isolée. Mais alors qu’ils pensaient profiter du soleil et de la mer, un cadavre va venir troubler leur quiétude. Et des évènements troublants vont bientôt s’enchaîner…

Par Arneau, le 15 octobre 2010

3 avis sur Château de sable

Frederik Peeters a le chic pour aller là où on ne l’attend pas. Après une série RG plutôt terre-à-terre, il avait surpris avec son énigmatique Pachyderme. Et ce nouvel album, fruit de sa collaboration avec le documentariste Pierre-Oscar Lévy, risque bien de faire date.
Après quelques scènes familiales anodines permettant de découvrir les personnages, le lecteur se retrouve happé par un récit qui bascule dans le surnaturel. Les auteurs font monter l’angoisse crescendo et livre un huit clos à la fois oppressant et hypnotique. En ne donnant pas d’explication directe des « phénomènes » vécus par les personnages, les auteurs laissent la possibilité à chacun de donner un sens à l’histoire et de faire sa propre interprétation. La dernière case prolonge la réflexion et marquera, à coup sûr, la rétine du lecteur pour longtemps.

Mais présenter ce livre comme un simple récit à tiroir, ce serait passer à côté de la richesse des thèmes abordés. Allégorie sur le temps qui passe, quête de sens, conte philosophique et réflexion métaphysique, l’album possède bien des facettes qui le rendent passionnant. Et la qualité de ce livre doit beaucoup au talent de Frederik Peeters. Sa narration est parfaite et son dessin à la fois sensible et sensuel possède une force d’évocation peu commune. Il est d’ailleurs bluffant de voir comment il parvient à donner autant de vie à son univers en seulement quelques cases.

En une centaine de planches, les auteurs nous livrent un récit fantastique d’une rare intensité et dont la profondeur nécessitera plusieurs lectures pour en saisir toutes les subtilités. Un des albums de l’année !

Par Arneau, le 15 octobre 2010

Huis-clos à ciel ouvert, Château de sable, m’a fait penser au Shining de Stanley Kubrick dans ce sens où les deux auteurs nous offrent un récit fantastique où c’est le « vide » qui structure et oppresse. Pierre Oscar Levy invente une situation, des personnages, et Frederik Peeters tel un architecte visionnaire met en image l’absurde, l’ « absence ». Ici le sable d’une plage et la chaleur de l’été ont remplacé la neige des montagnes et le froid de l’hiver, mais c’est toujours le blanc du paysage baigné de cette lumière aveuglante qui structure le décor, qui instaure une atmosphère angoissante, anxiogène même… Et à l’image de Kubrick, Levy et Peeters vont au-delà du fantastique et de l’horreur, ils réussissent dans le théâtrale à trouver l’intimiste par le travail sur les personnages et la mise en scène. A tous les deux, ils nous emportent dans un conte métaphorique subtil et effrayant où chacun saura y découvrir ses propres réponses…

Un vrai coup de coeur !

Par melville, le 6 novembre 2010

Château de sable est une œuvre forte, une oeuvre qui marque le lecteur et on reste sur cette plage de longues minutes même après avoir refermé le livre. Ce huit clos sableux aux diverses figures (tantôt léger, tantôt oppressant, tantôt dramatique) est porté par une écriture et une mise en scène de toute beauté. L’ambiance est époustouflante! N’hésitez pas à agrémenter votre bédéthèque d’un nouveau Peeters, c’est à lire!

Par Placido, le 12 novembre 2010

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